LLe président français relance le débat. Lors d’un échange avec de jeunes Européens, publié samedi soir par les journaux du groupe Ebra, Emmanuel Macron s’est déclaré prêt à ouvrir le dialogue sur la question de la défense européenne incluant également l’arme nucléaire. Dans son discours sur l’Europe jeudi dernier à la Sorbonne, le président a plaidé en faveur de la création d’une Europe de la défense « crédible ».
« Je suis favorable à l’ouverture de ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes à longue portée, les armes nucléaires pour ceux qui les possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol. Mettons tout sur la table et regardons de manière crédible ce qui nous protège réellement », a déclaré le chef de l’État.
Depuis le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est le seul de ses États membres à disposer de la dissuasion nucléaire.
« L’avenir de l’Europe est en jeu »
« Être crédible, c’est aussi disposer de missiles à longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a les armes nucléaires : la doctrine française est que nous pouvons les utiliser lorsque nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y avait une dimension européenne à ces intérêts vitaux, sans les détailler, car cette dissuasion contribuerait à la crédibilité de la défense européenne », a affirmé le chef de l’Etat.
LIRE AUSSI Défense européenne : les 7 idées de Thierry Breton pour produire plus et plus viteLa construction d’une Europe de défense est un objectif de la France depuis très longtemps, mais elle se heurte souvent aux réticences de ses partenaires qui jugent le parapluie de l’OTAN plus sûr. L’invasion de l’Ukraine et le possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump relancent le débat sur l’autonomie européenne en matière de défense.
Face au risque d’un conflit européen, Emmanuel Macron a déclaré : « Nous parions vraiment sur notre sécurité, et nous parions sur l’avenir de l’Europe.