Par
Maréva Laville
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Et si Primark eu (un peu) du bien à Toulouse ? C’est en tout cas ce que révèle une étude réalisée par le cabinet Astérès sur le magasin de mode rapide dans la Ville Rose, commandée par la marque irlandaise elle-même.
Six ans après son ouverture et un chiffre d’affaires de 11,7 millions d’euros plus tard, le magasin qui attire bon nombre d’acheteurs en centre-ville se targue désormais de générer pas moins de 69 emplois en Haute-Garonne et laisse son empreinte avec un total de 344 emplois.
Bon pour l’économie toulousaine ?
En clair, lorsqu’un salarié est embauché chez Primark à Toulouse, 0,4 emploi est créé dans le reste du département. À quel prix ? Rappelons que dans un précédent article deActualités toulousainesLes conditions de travail de Primark avaient été largement dénoncées par les salariés.
Mais selon l’étude, le succès du géant du prêt-à-porter low-cost peut être mieux quantifié enEconomie toulousaine. L’attractivité de Primark aurait des répercussions positives sur les magasins voisins, Rues Rémusat et Alsace-LorraineDONC.
Que ce soit en termes d’emploi, de chiffre d’affaires, mais aussi de dépenses et de flux. C’est du moins ce qui est écrit sur le papier. Car sur le terrain, les sons ne sont pas si positifs.
« Nous voyons tout le temps des clients avec des sacs Primark »
Certes, pour certains, la grande enseigne à petits prix, qui a remplacé les galeries Maison Lafayette en 2018, a clairement joué en leur faveur.
« De notre côté, à la librairie Manga, nous voyons toujours des clients avec Sacs Primark. Indéniablement, cela fait revenir les gens vers nous ! », assure Yann Davit, chef de rayon de la librairie Comptoir du Rêve, au numéro 40 rue Rémusat.
Les foules. C’est probablement la clé de tous les avantages pour ceux qui attendent avec impatience l’implantation de la marque irlandaise. Ali, propriétaire de Crêpes Jus T’aime, a lui aussi déplacé son food truck juste devant le magasin.
Avant, nous étions devant le métro Capitole. Un an après l’ouverture de Primark, nous sommes arrivés ici. Et clairement, on voit la différence. Ça marche mieux !
Ali a même adapté les horaires de son stand à ceux de Primark. Ouvert du lundi au samedi. « Le dimanche, quand ils ferment, il n’y a plus personne », assure-t-il, venant de servir une crêpe à deux clients fidèles, Doha et sa fille Wed.
Avantages pour les collations
Ils sont venus de Tournefeuille, ce lundi 10 juin 2024, avec le dernier de la fratrie spécifiquement pour Primark, avant de visiter d’autres enseignes comme Zara et Mango. «C’est notre rituel, le passage obligé», avouent-ils en dégustant leur goûter. Et ils ne sont pas les seuls à passer chez leurs voisins.
Anissa, originaire de région parisienne, en visite chez une amie à Toulouse, s’est arrêtée à la gaufrière Quequetterie, juste après avoir fait du shopping chez Primark. « Dès que j’ai vu qu’il y avait quatre étages, en passant devant, je me suis dit : essayons. Puis nous nous sommes arrêtés ici », témoigne la jeune fille.
Les achats sont donc payants quand on a faim. Et les autres ?
Une clientèle « qui recherche des produits bas de gamme »
Si l’on en croit le portefeuille, seules les marques qui restent à peu près dans le même fourchette de prix, très basse, de Primark, trouvez ce qu’ils recherchent. Près d’Equivalenza, en haut de la rue Rémusat, côté Capitole, les premiers prix des parfums d’ambiance sont à 18 € contre 12 € chez l’enseigne low cost. « C’est sur le chemin des clients et en termes de prix, on se rapproche de Primark, ça nous amène du monde », commente Léa, une employée.
« Mais c’est une clientèle un peu différente, qui recherche des produits plus bas de gamme », ajoute-t-elle. Et son voisin, plus éloigné, Billabong, ne peut que confirmer.
Les clients Primark qui viennent d’acheter un t-shirt à 4 €, quand ils voient le nôtre à 30 ou 35 €, ne s’arrêtent pas. Ou bien, ils le font mais n’achètent pas.
“Depuis que Primark est là, c’est une horreur pour moi”
Un constat soutenu, avec regret, par Mouna Sekkat, propriétaire du Club Marine, une boutique située à deux pas du géant irlandais.
« Depuis qu’il y a Primark, c’est une horreur pour moi. Mes clients ne viennent même plus dans la rue le samedi ! », s’exclame-t-elle. Le commerçant qui dirige la boutique de la marque française de vêtements depuis 42 ans a clairement vu l’avant et l’après.
« Désormais, je travaille plus le lundi que le week-end. J’ai eu la chance d’avoir le temps de fidéliser une clientèle. Sans cela, cela aurait été compliqué. Le bonheur des uns ne signifie pas toujours celui des autres…
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