En adoptant le plan Biden, le Conseil de sécurité de l’ONU exhorte Israël et le Hamas à cessez le feu – Libération

La guerre entre le Hamas et Israëlcas

La plus haute instance de l’ONU a validé ce lundi 10 juin le projet de résolution américaine soutenant le projet de trêve à Gaza et appelant le Hamas à l’accepter. La Russie s’est abstenue, soulignant les ambiguïtés et les contradictions d’Israël.

“Aujourd’hui, nous avons voté pour la paix” a tenu à saluer l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, lundi 10 juin, au lendemain de la validation, à la quasi-unanimité du Conseil de sécurité des Nations unies, d’une résolution soutenant les grandes lignes d’un accord de cessez-le-feu. tir entre Israël et le Hamas. Les quinze nations représentées – dont la France, Israël, l’Algérie, la Chine et le Royaume-Uni – ont voté pour, à la seule exception de la Russie, qui s’est abstenue sans exercer son droit de vote. Depuis la Maison Blanche, Joe Biden s’est félicité de ceci : « Le Hamas dit vouloir un cessez-le-feu. Cet accord offre l’occasion de prouver qu’il est sincère.

L’initiative américaine visait officiellement à rallier une forme de consensus diplomatique international autour des termes de l’accord défendu par Washington, et ainsi à mettre un peu plus de pression pour l’accepter sur le seul Hamas. Ce dernier répondit singulièrement presque aussitôt qu’il “salué” la résolution, dans un communiqué dans lequel il assure de sa volonté de « coopérer (…) pour engager des négociations indirectes concernant la mise en œuvre de ces principes ». Mais derrière cette soudaine démonstration générale d’harmonie et de bonne volonté, l’organisation islamiste comme les autorités israéliennes cultivent encore activement trop de contradictions et d’ambiguïtés dans leurs positions affichées pour que l’incertitude se dissipe quant à la possibilité réelle d’un accord.

La résolution adoptée pourrait bien affirmer qu’Israël adhère aux principes de l’accord, et ces principes sont donc désormais salués par le Hamas, les deux camps réitérant en même temps l’affirmation de leurs volontés de destruction réciproque, comme condition préalable à toute cessation durable de hostilités. Une ambition impossible à concilier avec la perspective d’une paix imminente dans un conflit qui, depuis le massacre du 7 octobre, a coûté la vie à près de 37 000 personnes à Gaza, selon le décompte des autorités locales.

“Ce texte n’est pas parfait”

Fortement promu par le président américain depuis fin mai – tout en laissant entendre qu’il s’agirait d’une initiative israélienne – le texte consiste en un plan de paix pour Gaza en trois phases. La première, prévue pour durer six semaines, suppose un « cessez-le-feu immédiat et total », associé à « la libération des otages, des femmes, des personnes âgées et des blessés, et la restitution des dépouilles des otages tués, en échange de prisonniers palestiniens ». Les forces israéliennes seraient tenues de se retirer des zones densément peuplées de Gaza, ce qui permettrait « le retour des Palestiniens dans leurs foyers et quartiers dans toute l’enclave, y compris dans le nord, ainsi que distribution sûre et efficace de l’aide humanitaire à grande échelle.” La deuxième phase doit marquer « la fin définitive des hostilités », sur la base d’un accord entre les belligérants, « en échange de la libération de tous les autres otages encore présents à Gaza et du retrait complet des forces israéliennes de Gaza ». Enfin, la troisième et dernière phase lancerait « un grand plan de reconstruction pluriannuel pour Gaza » tandis que les derniers restes des otages décédés seraient restitués.

Avant d’être soumis au vote, le texte de la résolution avait fait l’objet d’intenses négociations en coulisses, nécessaires pour contrecarrer un veto chinois ou russe, pour rallier la quasi-unanimité des membres du Conseil afin de répondre à l’aspiration Américain “parler d’une seule voix”, et enfin surmonter l’hostilité d’Israël à l’égard de diverses dispositions. Plusieurs de ces dernières restent finalement, sous une forme édulcorée, dans le texte voté, qui « réitère son engagement inébranlable en faveur de la vision d’une solution à deux États », « insiste sur l’importance d’unifier la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l’Autorité palestinienne » et particulièrement « rejette toute tentative de changement démographique ou territorial dans la bande de Gaza, y compris par des actions visant à réduire le territoire ».

“Je pense que tout le monde est suffisamment mécontent de cette résolution pour qu’elle soit adoptée – c’est la formule magique.” » avait gentiment grincé l’ambassadeur de Malte sur le seuil de la réunion. “Ce texte n’est pas parfait”, a en effet reconnu l’ambassadeur d’Algérie, principal porte-parole du monde musulman au sein de l’actuel Conseil. “Mais il offre une lueur d’espoir aux Palestiniens, pour qui l’alternative est la poursuite des massacres et des souffrances… Nous avons voté pour ce texte pour donner une chance à la diplomatie de mettre fin à une agression qui n’a que trop duré contre le peuple palestinien. “, il conclut, après avoir scandé, plein de gravité : « La vie des Palestiniens compte ! »

« Qu’est-ce qu’Israël a accepté exactement ?

Les États-Unis ont défendu leur résolution en disant “l’opportunité à saisir” pour enfin répondre à “Des appels entendus depuis le 7 octobre (pour) un cessez-le-feu et la libération des otages.” « Israël a accepté cet accord car il assure sa sécurité, a affirmé l’ambassadeur en préambule, et comme le président Biden l’a clairement indiqué, le Hamas n’est plus en mesure d’organiser un autre « 7 octobre ». Enfin, selon elle, “Les Etats-Unis veilleront à ce qu’Israël respecte également ses obligations, au cas où le Hamas accepterait l’accord.” De la “obligations” qui semblent être l’objet principal de cette résolution, dont le droit international impose théoriquement l’application contraignante, sous peine de sanctions – mais des précédents récents ont démontré que Washington ne l’entend pas nécessairement ainsi, ou du moins seulement lorsqu’il le fait. ‘organiser.

Alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, consacre cette semaine une énième tournée au Moyen-Orient à la promotion de l’accord (il s’est entretenu en ce sens lundi avec Benjamin Netanyahu), le texte proposé au Conseil par les Etats-Unis a probablement été destiné principalement à prendre le monde à témoin de son nouveau volontarisme pro-cessez-le-feu (après une succession de veto américains en octobre) et à contraindre son allié israélien à s’engager dans ce sens.

Mais, comme la seule voix dissidente de l’ambassadeur de Russie s’est élevée pour expliquer son abstention (“L’assentiment donné par Israël n’est toujours pas clair (…) : qu’est-ce qu’Israël a accepté exactement ?”), les contours exacts de cet engagement restent flous au vu des déclarations répétées des principales parties prenantes. Ainsi, en dernier lieu, la coordinatrice de la mission diplomatique israélienne a réaffirmé que son pays « reste ferme sur ses principes, et ils n’ont pas changé : nous continuerons jusqu’à ce que tous les otages soient rendus et jusqu’à ce que les capacités militaires et gouvernementales du Hamas soient démantelées. (…) Israël ne permettra pas au Hamas de se réarmer ou de se regrouper afin que Gaza puisse constituer une menace pour Israël. C’est l’objectif inébranlable que nous sommes déterminés à atteindre. Et cela signifie également qu’Israël ne s’engagera pas dans des négociations insignifiantes et sans fin, qui pourraient être exploitées par le Hamas comme moyen de gagner du temps. »

Une déclaration faisant écho à la ligne réaffirmée quelques heures plus tôt depuis le bureau du Premier ministre Netanyahu. S’il s’était abstenu de commenter la résolution de l’ONU, il avait vivement réagi à la divulgation par la Douzième chaîne d’un document présenté comme l’accord accepté par Israël, où l’État juif accepterait une cessation de la guerre avant la libération de tous les otages et sans avoir obtenu l’élimination du Hamas comme pouvoir dirigeant de Gaza. Un scénario immédiatement démenti par la communication du chef du gouvernement, qui l’a qualifié de « un pur mensonge ».

Louis

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