La loi sur l’avortement de 1864 a finalement été abolie en Arizona. À la troisième tentative, les élus républicains se sont résignés à abandonner le projet de soumettre les femmes à un corset législatif datant de l’époque où Abraham Lincoln (1809-1865) était président. La gouverneure démocrate Katie Hobbs a signé l’abrogation le jeudi 2 mai.
Deux sénateurs républicains ont rompu avec la discipline de parti et ont voté avec les démocrates le 1euh May, pour invalider cette loi qui interdit pratiquement totalement l’avortement. Trois républicains avaient fait preuve de la même audace une semaine plus tôt. Les renégats se sont attirés les foudres de l’un des principaux extrémistes de l’Arizona, Anthony Kern, toujours membre du Sénat, bien qu’il ait été impliqué dans le complot de 2020 visant à attribuer à Donald Trump les voix électorales remportées par Joe Biden lors de l’élection présidentielle. L’élu a comparé l’avortement aux pratiques nazies, et a appelé à une intervention divine. « Notre seul espoir est Jésus » il voulait dire.
Le texte est revenu sur le devant de la scène le 9 avril : la Cour suprême de l’État l’a alors déclaré toujours applicable car il n’avait jamais été formellement aboli, même si une autre loi avait entre-temps été adoptée fixant à quinze semaines – sans exception pour le viol ou l’inceste – le délai limite pour obtenir un avortement. Un exemple, un de plus, de la confusion qui règne aux Etats-Unis depuis que la Cour suprême a rendu le droit à l’avortement à la discrétion des Etats fédéraux en juin 2022.
L’historienne Heather Cox Richardson a retracé sur son blog l’histoire épique du texte de 1864, alors que l’Arizona n’était encore qu’un territoire. Pour tenter de civiliser un peu le paysage, 27 hommes se réunissent à Prescott, dans le nord de l’État, en septembre 1864. Leur première tâche fut d’adopter le code pénal préparé par un seul homme, le juge William T. Howell. La seconde pour permettre à l’un d’eux de divorcer de sa femme. Ensuite, ils permettent aux mines et aux entreprises ferroviaires de prospérer.
Soutien de la Californie
Le Code Howell visait principalement à freiner les règlements de comptes au sein d’une population de hors-la-loi, à une époque où la guerre civile n’était pas encore terminée dans l’Union. L’avortement n’est discuté que dans le contexte de l’interdiction à un individu d’en empoisonner un autre ; toute personne qui utilise du poison ou des instruments “dans l’intention de provoquer une fausse couche chez une femme avec un enfant” sera puni de deux à cinq ans de prison, précise le texte. Le code ordonne en outre que le témoignage des personnes noires ne soit pas recevable devant les tribunaux et fixe à 10 ans l’âge du consentement en matière de relations sexuelles. Et c’est ce texte que vénèrent les conservateurs de l’Arizona, insiste l’historienne sur son blog.
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La loi sur l’avortement de 1864 a finalement été abolie en Arizona. À la troisième tentative, les élus républicains se sont résignés à abandonner le projet de soumettre les femmes à un corset législatif datant de l’époque où Abraham Lincoln (1809-1865) était président. La gouverneure démocrate Katie Hobbs a signé l’abrogation le jeudi 2 mai.
Deux sénateurs républicains ont rompu avec la discipline de parti et ont voté avec les démocrates le 1euh May, pour invalider cette loi qui interdit pratiquement totalement l’avortement. Trois républicains avaient fait preuve de la même audace une semaine plus tôt. Les renégats se sont attirés les foudres de l’un des principaux extrémistes de l’Arizona, Anthony Kern, toujours membre du Sénat, bien qu’il ait été impliqué dans le complot de 2020 visant à attribuer à Donald Trump les voix électorales remportées par Joe Biden lors de l’élection présidentielle. L’élu a comparé l’avortement aux pratiques nazies, et a appelé à une intervention divine. « Notre seul espoir est Jésus » il voulait dire.
Le texte est revenu sur le devant de la scène le 9 avril : la Cour suprême de l’État l’a alors déclaré toujours applicable car il n’avait jamais été formellement aboli, même si une autre loi avait entre-temps été adoptée fixant à quinze semaines – sans exception pour le viol ou l’inceste – le délai limite pour obtenir un avortement. Un exemple, un de plus, de la confusion qui règne aux Etats-Unis depuis que la Cour suprême a rendu le droit à l’avortement à la discrétion des Etats fédéraux en juin 2022.
L’historienne Heather Cox Richardson a retracé sur son blog l’histoire épique du texte de 1864, alors que l’Arizona n’était encore qu’un territoire. Pour tenter de civiliser un peu le paysage, 27 hommes se réunissent à Prescott, dans le nord de l’État, en septembre 1864. Leur première tâche fut d’adopter le code pénal préparé par un seul homme, le juge William T. Howell. La seconde pour permettre à l’un d’eux de divorcer de sa femme. Ensuite, ils permettent aux mines et aux entreprises ferroviaires de prospérer.
Soutien de la Californie
Le Code Howell visait principalement à freiner les règlements de comptes au sein d’une population de hors-la-loi, à une époque où la guerre civile n’était pas encore terminée dans l’Union. L’avortement n’est discuté que dans le contexte de l’interdiction à un individu d’en empoisonner un autre ; toute personne qui utilise du poison ou des instruments “dans l’intention de provoquer une fausse couche chez une femme avec un enfant” sera puni de deux à cinq ans de prison, précise le texte. Le code ordonne en outre que le témoignage des personnes noires ne soit pas recevable devant les tribunaux et fixe à 10 ans l’âge du consentement en matière de relations sexuelles. Et c’est ce texte que vénèrent les conservateurs de l’Arizona, insiste l’historienne sur son blog.
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