Le Conseil Supérieur de la Santé souligne les risques sanitaires que représentent les bruits aériens.
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L’autorité sanitaire belge a préconisé“interdiction totale” vols en avion de 23 à 7 heures à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le plus fréquenté du pays. L’objectif est de protéger la santé de quelque 160 000 riverains exposés à des bruits aériens supérieurs à 45 décibels, a-t-elle souligné mardi 7 mai, alors que l’Organisation mondiale de la santé a “hautement recommandé” réduire ces bruits en dessous de 40 décibels, en raison des effets nocifs sur la santé.
Outre les troubles du sommeil, ces nuisances sonores peuvent provoquer de l’hypertension, un risque accru de dépression ou des troubles cognitifs chez l’enfant, poursuit le Conseil supérieur de la santé (CSS) dans son avis. « Il n’y a pas d’avenir pour les activités nocturnes dans un aéroport dans cette région densément peuplée »a commenté le ministre belge de la Santé, Frank Vandenbroucke. “Je suis donc favorable à une réduction progressive, réaliste mais systématique des vols de nuit, en arrêtant d’abord les vols des avions les plus bruyants.”
Dans sa recommandation, le CSS prend comme référence l’activité 2019 (avant la pandémie de Covid-19) et rappelle que « 234 461 mouvements d’avions » ont été recensés cette année-là à Zaventem, dont environ 27.000, soit plus de 11%, entre 23 heures et 7 heures.
L’opérateur défend l’importance du trafic de nuit
On cite notamment une étude menée auprès d’enfants d’écoles primaires allemandes, qui a établi un lien entre l’exposition au bruit des avions (près de l’aéroport de Francfort) et des retards dans l’apprentissage de la lecture. En 2011, un tribunal administratif allemand avait interdit les vols à l’aéroport de Francfort entre 23 heures et 5 heures du matin, une mesure toujours en vigueur sauf exceptions en cas d’urgence météorologique ou pour des raisons de sécurité.
L’aéroport de Bruxelles-Zaventem voit transiter en moyenne entre 20 et 25 millions de passagers par an depuis une décennie si l’on excepte 2020 et 2021, années où la fréquentation a chuté à cause du Covid. Brussels Airport, l’exploitant de l’aéroport, a quant à lui défendu l’importance du trafic de nuit, notamment pour son activité de fret, et « le transport de certaines marchandises critiques, telles que les produits pharmaceutiques ». Toujours selon cette source, le fret représente la moitié des vols de nuit enregistrés aujourd’hui à Zaventem et “représente 7 000 emplois”.