en commission, le Sénat assouplit encore les obligations des maires

Un quartier doté de tours de logements sociaux, à Chartes, le 11 juillet 2023.

« Ce projet de loi n’est pas inintéressant, mais il n’est en aucun cas capable d’apporter une réponse à la crise du logement. » C’est le constat que fait Dominique Estrosi Sassone, élue des Alpes-Maritimes et présidente (LR) de la commission sénatoriale des Affaires économiques, qui a examiné, mercredi 5 juin, le texte du gouvernement sur le développement de l’offre de logements abordables. Un jugement partagé au sein de cette commission, à majorité de droite, comme le Sénat : elle a voté une version largement révisée de ce texte, qui sera débattue en séance à partir du 18 juin, avant un examen à l’automne par l’Assemblée nationale. .

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« Ce texte ne propose pas de vision, ni de dispositions fiscales ou budgétaires, pourtant nécessaires, notamment pour soutenir la demande dans un contexte de taux d’emprunt élevés et pour créer du logement social. A défaut, nous avons voulu donner plus d’ampleur aux mesures proposées, et redonner aux maires le contrôle et les outils pour répondre à leurs besoins en matière de logement. »résume la sénatrice du Pas-de-Calais (Union centriste) et co-rapporteuse du texte Amel Gacquerre.

La commission est allée bien plus loin que le texte initial en assouplissant le dispositif prévu par la loi de solidarité et de rénovation urbaine (SRU) de 2000, qui oblige les communes urbaines à atteindre progressivement 20 ou 25 % de logements sociaux parmi leurs résidences. principal.

Réduction des pouvoirs de sanction du préfet

Le gouvernement a voulu autoriser les communes qui disposent déjà de 10 ou 15 % de logements sociaux à inclure dans leurs objectifs triennaux jusqu’à un quart de logements intermédiaires, qui, avec leurs loyers plus élevés, sont destinés à la classe moyenne supérieure. Cette disposition, bien que contestée, y compris par le Défenseur des droits qui demande son retrait, a été étendue par les sénateurs aux communes qui sont à la moitié de leur objectif cible, ainsi qu’à celles, très nombreuses, qui n’ont pas signé d’accord social. contrat diversité avec le préfet.

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Un garde-fou a été renforcé : le cumul des logements intermédiaires et des logements sociaux PLS (ceux aux loyers les plus chers) ne peut représenter plus de 30 % de la production sociale, contre 40 % dans la proposition initiale. . En revanche, les logements intermédiaires créés ne seront pas comptabilisés comme résidences principales, et ne contribueront donc pas à augmenter le nombre de logements sociaux à construire par le maire.

Surtout, les sénateurs ont réduit très sensiblement les pouvoirs de sanction du préfet : il ne pourra que doubler (au lieu de quintupler) les compensations financières dues par les communes déclarées déficitaires en raison de leur retard, et il ne pourra plus reprendre leur droit de préemption et de délivrance de permis de construire. La commission nationale SRU, qui peut recommander l’augmentation des sanctions décidées, est pour sa part supprimée.

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