Dans ce pays réputé pour être relativement tolérant envers les personnes LGBT, des comptes largement suivis diffusent depuis plusieurs semaines des discours de haine contre les « woubis », terme qui peut désigner les personnes homosexuelles ou transgenres. Cette campagne organisée a donné lieu à des agressions physiques et menace le travail des associations spécialisées.
« En Côte d’Ivoire, les woubis se sentent trop sereins. (…) Quand on dit : la chasse est ouverte, vous n’allez pas y croire. (…) Vous n’aimerez pas ce qui arrive, ce n’est pas bien ! » Dans une vidéo, publiée sur TikTok le 21 août et vue 1 700 000 fois, le compte du général Makosso Camille menace directement les « woubis ». Ce mot, initialement utilisé par la communauté LGBT ivoirienne puis passé dans le langage courant, désigne un homme homosexuel ou parfois certaines personnes transgenres. Pour l’influenceur, qui se présente aussi comme un « révérend » évangélique, ces derniers « violent des enfants dans les hôtels » et sont responsables de la transmission de la « variole du singe » dans le pays. Le compte du général Makosso Camille a depuis été suspendu.
Cette vidéo virale est l’une des premières d’une vague de contenus homophobes publiés ces dernières semaines par des influenceurs ivoiriens, principalement sur TikTok.
« Il y a eu des rumeurs d’agression sexuelle sur une mineure de 15 ans »
Marie-Jo, responsable de programme pour l’initiative Tilé, qui milite pour les droits des femmes lesbiennes et bisexuelles en Côte d’Ivoire, déclare :