Gabriel Attal a laissé au nouveau Premier ministre Michel Barnier, qui a fait du pouvoir d’achat l’une de ses priorités, une proposition visant à “démicardiser” la France. Cela passe par une “refonte structurelle” des exonérations de cotisations sociales qui s’appliquent actuellement aux salaires jusqu’à 3,5 fois le Smic, a indiqué un conseiller du gouvernement à Matignon. Ces exonérations, maximales au niveau du Smic, instaurées pour soutenir l’emploi, sont aujourd’hui accusées par certains économistes de freiner la progression des salaires en créant des “trappes à bas salaires”.
Aujourd’hui, le système est constitué d’un empilement de trois mesures : une réduction générale des cotisations, fortement dégressive jusqu’à 1,6 SMIC, une réduction de 6 points de pourcentage des cotisations santé (la “bande santé”) jusqu’à 2,5 SMIC et une réduction de 1,8 point des cotisations familiales (“bande famille”).
La voie choisie par le Premier ministre sortant, sur la base d’un rapport que lui ont remis les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer, est de “recréer un système avec une seule réduction” et non plus ces trois mesures. Il serait “dégressif”, ce qui éviterait les effets de seuil et s’arrêterait “à trois Smic” (au lieu de 3,5 actuellement).
Dans la proposition acceptée, tout en supprimant les baisses entre 3 et 3,5 Smic, “les employeurs sont gagnants” pour les salaires inférieurs à 3 Smic, car “cela alourdit la masse des baisses à ce niveau”, a précisé le conseiller du gouvernement à Matignon.