Inviter promoteurs et investisseurs à une série de petits-déjeuners est la meilleure façon pour Stéphan de Faÿ, directeur général de Grand Paris Aménagement (GPA), principal aménageur public d’Ile-de-France, et Jean-Philippe Dugoin-Clément, son président, l’ont trouvé. , pour prendre le pouls des professionnels frappés par une crise annoncée il y a deux ans, et voir comment ils pourraient contribuer, à leur échelle, à limiter les dégâts.
Le tableau n’est pas encourageant. Mi-janvier, Vinci Immobilier a dévoilé un plan de sauvegarde de l’emploi. Nexity, leader du secteur, a pris le même chemin un mois et demi plus tard. Le 8 avril, c’était au tour de Bouygues Immobilier, après une période de départs volontaires, d’officialiser une réduction d’effectifs. La série ne devrait pas continuer. En 2024, l’établissement public doit tripler son volume de commercialisation de foncier par rapport à la moyenne des années précédentes. Sans promoteur ni investisseur, les quartiers promis ne verront pas le jour.
De ces dix rendez-vous café-croissant organisés en début d’année, salués par la cinquantaine de professionnels participants, Stéphan de Faÿ a retenu neuf mesures applicables dès maintenant, pour des opérations livrables dans trois ou quatre ans. Le conseil d’administration de l’établissement les a adoptés le 11 mars, veille du Mipim, la grand-messe de l’immobilier qui se tient chaque année à Cannes (Alpes-Maritimes). Certains portent sur un soutien financier, d’autres sur la simplification des procédures. Tout doit permettre « réduire le prix des logements pour les futurs résidents jusqu’à 6,75 % »sans que l’État ou les collectivités n’aient besoin d’intervenir.
La proposition la plus singulière d’un établissement public, selon Arnaud Anantharaman, directeur général du Coffim, ancien directeur de cabinet d’Emmanuelle Wargon lorsqu’elle était ministre du logement, est la création d’un fonds de 40 millions d’euros avec lequel GPA soutiendra les promoteurs. Aujourd’hui, une opération se finance avec une participation sur fonds propres et un emprunt bancaire. Plus le projet est risqué, plus les fonds à verser sont élevés. Dans ce contexte – hausse des taux d’intérêt, diminution du nombre d’acheteurs, marge très faible – la plupart des promoteurs ont perdu leur capacité de financement. Pour relancer la machine, GPA propose donc d’apporter une partie des fonds propres − à hauteur de 50 % −, mais sans dépasser 10 % de la gouvernance du projet.
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