Légèrement penché, l’imam de la mosquée Istiqlal de Jakarta, Nasaruddin Umar, 65 ans, tient le micro du pape François, 87 ans, assis dans son fauteuil roulant. Tous deux vêtus de blanc, les guides spirituels s’apprêtent à inaugurer, jeudi 5 septembre, dans la capitale indonésienne, le Tunnel de la Fraternité, qui relie la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption, datant du début du XXe siècleet siècle, et la plus grande mosquée d’Asie du Sud-Est, un élégant édifice en pierre et en métal construit dans les années 1960, se trouve juste en face. Les cloches de la cathédrale sonnent alors que les deux hommes signent un document commun appelant à agir sur « l’instrumentalisation religieuse des conflits ».
Dans un discours, le chef de l’Église catholique célèbre la « bel état d’esprit du peuple indonésien, (son) ouverture intérieure »Le pape François a fait du dialogue interreligieux, en particulier avec l’islam, l’un des thèmes principaux de son pontificat. Il trouve un écho particulier en Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, qui professe un islam tolérant, première étape de la tournée du souverain pontife en Asie du Sud-Est.
Dans l’après-midi, juste avant une messe géante dans un stade du centre de Jakarta, un message vidéo du président indonésien Joko Widodo est diffusé sur grand écran : « Les catholiques en Indonésie sont une partie importante de cette nation, ils maintiennent l’unité du pays, partagent l’amour et la tolérance avec les membres des autres religions en Indonésie. »a déclaré le chef de l’État.
Les catholiques ne représentent que 3 % des 277 millions d’habitants de l’Indonésie, mais ce pays à majorité musulmane a fait du respect de la diversité religieuse sa philosophie d’État, Pancasila, La visite du pape est l’occasion de promouvoir ce modèle indonésien, ce pays aux six mille îles habitées qui, malgré sa tolérance affichée, doit lutter quotidiennement contre l’extrémisme pour maintenir une unité fragile.
Jeudi après-midi, le stade Gelora-Bung-Karno n’était pas assez grand pour accueillir tous les catholiques qui voulaient assister à la messe du pape. Un stade plus petit, adjacent, a dû être équipé d’écrans géants, pour accueillir au total plus de 100 000 personnes. Attendant avec impatience l’arrivée du pontife, deux lycéens de Medan, au nord de l’île de Sumatra, connaissent les limites de cette tolérance affichée. « Au quotidien, on n’a pas de problèmes, mais quand on veut fêter Pâques ou Noël, on a beaucoup de policiers et de bénévoles qui assurent la sécurité parce qu’on a déjà eu des attentats », explique l’un des jeunes hommes, vêtu d’un polo jaune marqué « Pape François 2024 ».
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Légèrement penché, l’imam de la mosquée Istiqlal de Jakarta, Nasaruddin Umar, 65 ans, tient le micro du pape François, 87 ans, assis dans son fauteuil roulant. Tous deux vêtus de blanc, les guides spirituels s’apprêtent à inaugurer, jeudi 5 septembre, dans la capitale indonésienne, le Tunnel de la Fraternité, qui relie la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption, datant du début du XXe siècleet siècle, et la plus grande mosquée d’Asie du Sud-Est, un élégant édifice en pierre et en métal construit dans les années 1960, se trouve juste en face. Les cloches de la cathédrale sonnent alors que les deux hommes signent un document commun appelant à agir sur « l’instrumentalisation religieuse des conflits ».
Dans un discours, le chef de l’Église catholique célèbre la « bel état d’esprit du peuple indonésien, (son) ouverture intérieure »Le pape François a fait du dialogue interreligieux, en particulier avec l’islam, l’un des thèmes principaux de son pontificat. Il trouve un écho particulier en Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, qui professe un islam tolérant, première étape de la tournée du souverain pontife en Asie du Sud-Est.
Dans l’après-midi, juste avant une messe géante dans un stade du centre de Jakarta, un message vidéo du président indonésien Joko Widodo est diffusé sur grand écran : « Les catholiques en Indonésie sont une partie importante de cette nation, ils maintiennent l’unité du pays, partagent l’amour et la tolérance avec les membres des autres religions en Indonésie. »a déclaré le chef de l’État.
Les catholiques ne représentent que 3 % des 277 millions d’habitants de l’Indonésie, mais ce pays à majorité musulmane a fait du respect de la diversité religieuse sa philosophie d’État, Pancasila, La visite du pape est l’occasion de promouvoir ce modèle indonésien, ce pays aux six mille îles habitées qui, malgré sa tolérance affichée, doit lutter quotidiennement contre l’extrémisme pour maintenir une unité fragile.
Jeudi après-midi, le stade Gelora-Bung-Karno n’était pas assez grand pour accueillir tous les catholiques qui voulaient assister à la messe du pape. Un stade plus petit, adjacent, a dû être équipé d’écrans géants, pour accueillir au total plus de 100 000 personnes. Attendant avec impatience l’arrivée du pontife, deux lycéens de Medan, au nord de l’île de Sumatra, connaissent les limites de cette tolérance affichée. « Au quotidien, on n’a pas de problèmes, mais quand on veut fêter Pâques ou Noël, on a beaucoup de policiers et de bénévoles qui assurent la sécurité parce qu’on a déjà eu des attentats », explique l’un des jeunes hommes, vêtu d’un polo jaune marqué « Pape François 2024 ».
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