En meeting à Paris, Léon Deffontaines cherche à se démarquer à gauche et s’en prend au RN

Léon Deffontaines, tête de liste PCF pour les élections européennes, à Bordeaux le 7 mars 2024.

Assis par terre sur la mezzanine du gymnase Japy, au 11e arrondissement de Paris, Alain (prénom a été modifié), âgé de 26 ans, ému d’y voir plus clair. Aux élections européennes de 2019, première élection à laquelle il a pu voter, c’est un bulletin communiste qu’il a choisi de glisser dans l’urne. Mais cette année, il hésite. Celui qui fait pourtant partie du Parti communiste français (PCF) est venu écouter Léon Deffontaines, de deux ans son aîné, pour se forger une opinion.

Pour la tête de liste, cette deuxième rencontre, un mois après celle d’Amiens, est un « Moment important de la campagne ». Le choix de l’emplacement n’est pas anodin : « C’est ici, à Japy, en 2005, autour de Marie-George Buffet, que les partisans du « non » au traité constitutionnel européen se sont réunis pour découvrir les premiers sondages. Nous avions fait plier la droite et les libéraux », se souvient Léon Deffontaines. La salle applaudit.

Il souhaite incarner et présenter l’image d’une gauche unifiée. Malgré la présence importante de drapeaux à l’effigie du mouvement des Jeunesses Communistes dans la salle, l’étiquette communiste n’est pas mise en valeur. Sur les banderoles accrochées à la mezzanine, le logo du PCF est relégué dans un coin, au profit du nom de la liste qui rassemble plusieurs partis : le « une gauche unie pour le monde du travail ». La soirée est aussi l’occasion d’annoncer le ralliement du Mouvement républicain et citoyen, petit parti protectionniste créé par Jean-Pierre Chevènement en 2003, et dont le président, Thierry Cotelle, est présent.

Une campagne « contre cette Europe libérale »

Sur scène, une dizaine de colistiers défilent pour défendre le programme PCF. Sigrid Gérardin, enseignante en Seine-Saint-Denis et numéro deux de la liste, est venue accompagnée d’élèves et de salariés du lycée professionnel où elle exerce. De quoi donner le ton de la soirée : le rendez-vous est une manière pour Léon Deffontaines de se positionner en défenseur des travailleurs français face à l’Europe libérale.

La tête de liste souhaite marquer sa singularité à gauche, et axer sa campagne sur les enjeux sociaux, en opposition à « une gauche divisée sur les questions sociales ». Au pupitre, il s’en prend aux institutions européennes : «Nous menons une campagne sans compromis contre cette Europe libérale, contre cette bureaucratie bruxelloise qui ne sait qu’imposer des normes, sans aucun respect pour la souveraineté des peuples. » Le communiste se pose comme l’incarnation de la défense des services publics, qu’il a placé au centre de son discours.

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