NOUVELLE-CALEDONIE – La situation reste tendue en Nouvelle-Calédonie. Un homme a été tué lors d’une opération de police à Saint-Louis dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre, portant à douze le nombre de morts depuis le début des troubles dans l’archipel.
Nouvelle-Calédonie : un homme tué mercredi 10 juillet, le 10e décès depuis le début des troubles
Le décès par balle a été confirmé à l’AFP par les autorités, qui n’ont pas fourni à ce stade davantage de détails sur les circonstances.
Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre mènent des opérations au sein de la tribu de Saint-Louis, bastion indépendantiste au sud de Nouméa, pour tenter d’interpeller 11 personnes recherchées.
Ces personnes sont soupçonnées d’être les auteurs de fusillades contre la police, notamment sous l’autorité de Rock Victorin Wamytan, surnommé ” Banane “tués le 10 juillet lors d’un échange de tirs avec les gendarmes. Ils sont également soupçonnés d’une soixantaine de détournements de voitures à main armée sur la route passant devant la tribu.
Douze morts dont deux gendarmes
Jeudi matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées après avoir appris qu’au moins un mort avait été tué lors de l’opération menée dans la nuit par la police, entraînant un face-à-face tendu, avant que la tension ne s’atténue, a constaté un correspondant de l’AFP.
La police a également tiré des gaz lacrymogènes. « Nous ne sommes pas des terroristes, nous ne sommes pas en état de guerre »a déclaré une mère lors de l’opération. « Pourquoi tuez-vous nos enfants ? Nous n’avons pas d’armes. »s’écrie Brigitte, une jeune habitante de Saint-Louis.
Depuis le début des violences liées à la mobilisation indépendantiste contre la réforme du corps électoral le 13 mai, douze personnes ont été tuées, dont deux policiers.
Le sud de la Grande Terre toujours inaccessible
Des centaines de personnes ont également été blessées et les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d’euros lors de ces violences, d’une ampleur jamais vue depuis la quasi-guerre civile des années 1980.
Bien que les tensions se soient nettement apaisées depuis la mi-juillet, le sud de la Grande Terre (île principale de l’archipel) reste toujours inaccessible par la route.
La police a fermé complètement six kilomètres de route en raison de l’insécurité dans la tribu de Saint-Louis, bastion indépendantiste et passage obligé à une dizaine de kilomètres de Nouméa.
En raison de la fermeture de la route, les 1 200 personnes vivant dans la tribu ne peuvent y accéder qu’à pied et après avoir présenté une pièce d’identité à la police afin de traverser la « serrures »au nord et au sud. Seuls les services d’urgence et les ambulances peuvent traverser Saint-Louis.
24 septembre, date symbolique et vigilance accrue
Le couvre-feu en vigueur depuis les émeutes reste en vigueur de 22h00 à 5h00 du matin, et sera même ajusté et renforcé du 21 au 24 septembre, date symbolique et sensible dans ce territoire du Pacifique. Il sera alors en vigueur de 18h00 à 6h00 du matin
Jour férié le “Rocher”Le 24 septembre, qui marque la prise de possession de l’archipel par la France en 1853, reste une date sensible en Nouvelle-Calédonie, même si elle a été rebaptisée depuis 2004 « Journée de la citoyenneté ».
Les restrictions sur la vente et la consommation d’alcool, le port d’armes à feu et la vente d’essence ont également été prolongées dans tout le pays jusqu’au 24 septembre.
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