Les 26 et 27 avril, le monde coutumier se réunit à Nouméa pour l’Assemblée du peuple kanak, dix ans après la proclamation de la Charte du peuple kanak. Il abordera la place du Sénat coutumier, des Conseils régionaux ainsi que les questions liées à la reconnaissance des peuples autochtones. Une reconnaissance inscrite dans la Constitution qui continue de susciter des interrogations, vingt-six ans après la signature de l’accord de Nouméa.
« L’accord de Nouméa est une avancée très forte que les Kanak eux-mêmes ne mesurent pas forcément », affirme Mahé Gowe, président de la commission chargée des relations avec les structures coutumières et les autorités du Sénat. Cette institution constitue l’un des piliers de l’accord très particulier qui a reconnu le peuple kanak dans la Constitution française en 1998, créant une rupture avec le principe sacro-saint de l’unité de la nation et du peuple français. Consacrer ” le combat “ en hausse “le premier jour de la prise de possession”en 1853, cet acquis est aujourd’hui menacé, selon les coutumes.
Outre la représentation des peuples autochtones au sein des institutions, l’accord de décolonisation reconnaît aux Kanak des droits spécifiques sur la terre, largement dépossédés lors de la colonisation, ainsi que des modalités de prise en compte de l’identité kanak.
« Aujourd’hui, on entend des dirigeants politiques dire le contraire de ce qui est prévu par l’accord de Nouméa. Tout semble s’effondrer et cela explique la montée de la colère », s’inquiète le sénateur Gowe. Pour tenter d’apaiser la situation et avancer sur un nouvel accord politique, les représentants du monde coutumier proposent d’organiser une grande discussion, sur la base de ” déclaration du peuple kanak » qui sera proclamé samedi.
Un bilan de l’accord de Nouméa commandé par l’État et rendu en mai 2023 a évalué les nombreuses innovations porteuses de l’ambition d’emmener la Nouvelle-Calédonie vers son émancipation. La grande majorité des mesures prévues ont peut-être été mises en œuvre, mais les sénateurs traditionnels estiment que le compte n’est pas là, loin de là. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles ils organisent pendant deux jours cette Assemblée du peuple kanak, appelant toutes les communautés à les rejoindre.
Pour le Sénat coutumier, qui déplore régulièrement de ne pas être suffisamment entendu, le bilan de l’accord est plutôt amer, et sur un grand nombre de sujets. C’est notamment le cas de la réforme agraire, que certains considèrent désormais comme achevée, la superficie des terres coutumières étant désormais équivalente à celle des terres privées. Dans une édition de Courrier du Parlement consacré à la Nouvelle-Calédonie, en 2021, le directeur de l’agence étatique chargée de la réforme agraire estimait au contraire qu’il restait beaucoup à faire.
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