La Nouvelle-Calédonie s’est réveillée mercredi 15 mai après une deuxième nuit consécutive d’émeutes, dénoncées comme “indigne” par Emmanuel Macron, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l’origine de la colère du camp indépendantiste.
Dans la nuit de mardi à mercredi, une personne est morte par balle à Nouméa lors des violences qui secouent l’archipel depuis lundi, a annoncé le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc. « Sur les trois blessés admis aux urgences, un est décédé, victime d’un coup de feu. Non pas d’un coup de feu de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui voulait certainement se défendre. »a déclaré le représentant de l’Etat à la presse, sans plus de précisions sur les circonstances de sa mort. “Je vous laisse imaginer ce qui se passerait si les milices se mettaient à tirer sur des personnes armées”a poursuivi M. Le Franc, déplorant une situation qu’il a qualifiée de“insurrectionnel” dans l’archipel. Il a précisé que la police a procédé au total à 140 interpellations dans la seule agglomération de Nouméa.
De la “des centaines” des personnes ont été blessées, dont une “cent” des policiers et gendarmes, a déclaré le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gérald Darmanin, mercredi, sur RTL, précisant que le ” circonstances “ au cours duquel une personne a été abattue reste à ” spécifier “.
La veille, le bilan provisoire faisait état d’environ 200 incendies dans le Grand Nouméa. Dans la capitale, une soixantaine de structures industrielles et commerciales ont été dévorées par les flammes, affectant au moins un millier d’emplois, selon la présidente du Medef local, Mimsy Daly. Malgré le couvre-feu décrété par le Haut-commissariat pour la nuit, la liste des magasins, usines et infrastructures incendiées s’allonge encore.
Colère, tristesse et incompréhension. Au réveil mardi matin, c’est avec un mélange d’émotions que les Néo-Calédoniens ont découvert le visage défiguré de l’agglomération de Nouméa, dans des lieux assombris par d’épais nuages de fumée noire, que chacun prenait en photo depuis chez soi au réveil pour les partager. sur les réseaux sociaux.
Difficile de trouver une route qui ne porte pas les stigmates d’une nuit particulièrement mouvementée. Les automobilistes ont dû slalomer entre les restes d’incendies encore fumants, les décombres et les appareils électroménagers, amassés pour former des barrages routiers par de jeunes Kanaks, souvent encagoulés.
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