POLITIQUE – L’impatience grandit. Attendu depuis plusieurs jours, le nouveau gouvernement est étudié par Matignon “avant dimanche”ou peut-être ce samedi 21 septembre. Michel Barnier a en tout cas transmis vendredi soir à Emmanuel Macron sa liste de ministres à nommer. Si le temps a semblé si long ces dernières heures, ce n’est pas seulement pour des raisons d’équilibre politique.
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Le sort des futurs ministres est également entre les mains de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette instance créée par François Hollande en 2014 dans la foulée de l’affaire Cahuzac mène ses habituelles « missions de transparence ». contrôles éthiques ».
Concrètement, elle étudie en détail le patrimoine immobilier, la liste de leurs comptes bancaires, dettes, prêts et parts, leurs activités bénévoles, leur éventuelle participation à un conseil d’administration, les activités professionnelles des époux… Cette autorité administrative est également chargée de discuter avec l’administration fiscale. Objectif : prévenir tout conflit d’intérêts.
Ce n’est que depuis l’adoption d’une loi au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en 2017 que la HATVP est amenée à donner un avis a priori sur la nomination des ministres. “Cette procédure informelle se déroule dans un délai limité, qui n’excède généralement pas vingt-quatre heures et s’appuie sur les éléments dont dispose déjà la Haute Autorité, essentiellement les déclarations de patrimoine et d’intérêts qu’auraient pu déposer des membres du gouvernement appelés à être élus ou des agents publics.”l’autorité explique sur son site internet.
Didier Migaud, l’étrange cas de la HATVP
S’il est difficile voire impossible de savoir quels ministres ont été écartés par avance, on connaît les membres du gouvernement qui sont tombés (après coup) après un travail minutieux de la HATVP. Ils sont au nombre de cinq : l’ancien socialiste Thomas Thévenoud (qui a démissionné neuf jours seulement après sa nomination en 2014), la macroniste Caroline Cayeux (à qui il a été reproché d’avoir déposé une déclaration de patrimoine) « sous-évalué »)mais aussi Laura Flessel en 2018, Jean-Paul Delevoye en 2019 et Alain Griset en 2021.
Le cas le plus périlleux et probablement le plus difficile à juger pour la HATVP sera celui de Didier Migaud, son président et… pressenti pour entrer au gouvernement. Les informations diffusées par Matignon ces dernières quarante-huit heures font état de la possible entrée d’un ministre étiqueté divers gauche. Le nom de cet ancien député PS, ex-président de la commission des Finances, revient avec insistance, notamment au ministère de la Justice.
Mais comment la HATVP peut-elle étudier le dossier de son propre président en toute indépendance et transparence ? Dans le Figarol’instance rappelle que son président est déjà concerné par l’examen de ses déclarations de patrimoine et d’intérêts. Lors de ce contrôle, le président se retire de l’examen de son dossier”, a déclaré un porte-parole.
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