Il ne s’agit pas de mandats d’arrêt, mais c’est un communiqué cinglant diffusé vendredi 3 mai par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Dans ce texte, Karim Khan demande que « toute tentative d’obstruction, d’intimidation ou d’influence » les employés de son bureau “arrêtez immédiatement”. L’avertissement vise le Premier ministre israélien et ses alliés. Inquiet que la Cour ne place sous mandat d’arrêt plusieurs hauts responsables de l’État hébreu, dont potentiellement lui-même, Benjamin Netanyahu exhorte depuis plusieurs jours ses partenaires occidentaux à faire pression sur l’institution.
Faisant référence aux menaces contre elle et ses responsables, le parquet rapporte que, « même sans suivi(les menaces) peut constituer une infraction contre l’administration de la justice.. Le code pénal de la CPI « interdit l’intimidation et le trafic d’influence, que ce soit par la coercition ou la persuasion », explique encore le communiqué. L’entrave à la justice est punie par le tribunal d’une peine de cinq ans d’emprisonnement assortie d’une amende. De bonne source, on précise que le procureur doit très prochainement soumettre ses demandes de mandat d’arrêt au cabinet des juges. Cette étape était initialement prévue cette semaine, mais elle a été reportée. Les trois juges devront examiner les preuves jointes au dossier avant de valider ou de rejeter les demandes.
Le 16 avril, selon la télévision israélienne, Benjamin Netanyahu a organisé une réunion d’urgence visant à parer au risque de délivrance de mandats. Vendredi 26 avril, sur le réseau social «faillite morale et juridique» et D’“antisémitisme”au motif qu’elle n’a pas ouvert d’enquête sur les crimes commis par le régime de Bachar Al-Assad en Syrie, territoire sur lequel la Cour n’a pas compétence.
Le Premier ministre israélien avait déjà formulé ces accusations en 2021, lorsque l’institution avait ouvert une enquête sur les crimes commis par Israël dans les territoires occupés depuis 2014. La procédure inclut les attentats perpétrés par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. , et l’offensive lancée en représailles par l’État juif contre la bande de Gaza.
Des magistrats « solides »
Depuis la première tentative de l’Autorité palestinienne de saisir la Cour en 2009, Israël a utilisé les mêmes leviers politiques, économiques et sécuritaires pour tenir à distance les magistrats de La Haye. Ces derniers jours, selon la presse israélienne, M. Netanyahu aurait téléphoné à plusieurs alliés d’Israël, comme l’Autriche et la République tchèque, qui s’étaient opposés à “l’État de Palestine” est devenu membre de la CPI en 2015. Le Premier ministre veut convaincre les États parties à la Cour de cesser de la financer si elle délivre des mandats. A Washington, les sénateurs américains travaillent sur d’éventuelles mesures de représailles.
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