En soutien à Gaza, les étudiants de l’Université La Sapienza de Rome en grève de la faim

Avec 112 000 personnes inscrites dans ses facultés, La Sapienza, à Rome, est tout simplement l’université qui compte le plus d’étudiants en Europe. Véritable ville dans la ville, elle est historiquement un foyer de luttes politiques et, comme on pouvait s’y attendre, le conflit en cours à Gaza n’a pas manqué de faire monter les tensions à l’intérieur de ses murs. Surtout ces derniers jours.

En effet, mardi 16 avril, des affrontements ont éclaté entre la police et les étudiants qui manifestaient contre la rectrice de La Sapienza, Antonella Polimeni, pour les raisons suivantes, énumérées par Il poste : “Ces étudiants protestaient pour demander au conseil académique d’éliminer toute collaboration active entre La Sapienza et les universités israéliennes, mais aussi contre l’accord entre Rome et l’État hébreu (signé en 2024) visant à financer des projets de recherche scientifique qui, selon les étudiants, professeurs et chercheurs, pourraient concerner des technologies utilisables à des fins militaires.»

« Le sang des Palestiniens sur les mains »

Environ 300 étudiants ont tenté de pénétrer dans le rectorat, ce qui a entraîné des affrontements avec la police et l’arrestation de deux d’entre eux. Le lendemain, un nouveau cap était franchi. « Certains étudiants qui campaient depuis trois jours à l’intérieur de La Sapienza se sont enchaînés et ont annoncé une grève de la faim. » en effet, rapporte Le gros quotidien. Une action qui a été accompagnée d’un communiqué relayé par le journal de la capitale italienne.

« Nous avons décidé de mettre en œuvre cette forme de protestation non-violente après des mois de mobilisation (…). Notre pays n’est pas encore prêt à agir pour créer les conditions de la paix, mais il n’y a pas de temps à attendre.

“Nous sommes en grève de la faim et enchaînés au rectorat de La Sapienza, car prendre du recul par rapport à la plus grande université d’Europe, complice du génocide, peut conduire à un changement important.”

Par ailleurs, le communiqué critique en outre la direction de La Sapienza, coupable, selon ces étudiants, de « vouloir faire taire les revendications du monde académique qui pose la question éthique de l’usage militaire de la recherche scientifique », avant de conclure que le recteur de l’université et sa gouvernance « avoir le sang des Palestiniens sur les mains ».

Vaste mouvement dans le monde universitaire

Voilà pour les revendications, mais, au lendemain des affrontements, l’heure est également à la polémique autour des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Ainsi, si les politiques de gauche remettent en question le comportement de la police, la droite pointe du doigt les violences. “de ces petits groupes abîmés de gauche”, selon les termes utilisés par Libéro Quotidien.

Relayant le rapport officiel fourni par la police, le quotidien conservateur note que “L’agressivité de ces étudiants a fait 27 blessés parmi les forces de l’ordre.” Le titre milanais démontre également sa solidarité avec le recteur de l’université, à l’image de ce qu’a fait Giorgia Meloni à travers un message posté sur.

La position prise par la présidente du Conseil, conforme à son attitude plutôt favorable à l’égard d’Israël, ne devrait pas apaiser les tensions au sein du monde universitaire. Un petit univers qui proteste bien au-delà de Rome, puisque, dans les semaines et mois précédents, des recteurs de facultés ont été occupés en solidarité avec Gaza, à Naples mais aussi à Turin.

Dans la ville piémontaise, en effet, le conseil universitaire a finalement réagi en annonçant qu’il ne participerait pas à l’appel d’offres pour la coopération scientifique avec Israël lancé en 2024 par le gouvernement. Un choix que Giorgia Meloni avait défini comme “inquiétant”.