Vous cherchez quelqu’un pour tailler la haie, repeindre une pièce ou passer du temps avec un grand-parent âgé ? L’agence de travail temporaire suédoise Veteranpoolen a dans ses carnets de contacts 11 000 retraités prêts à travailler quelques heures par semaine. L’entreprise, fondée en 2007, les appelle prime d’emploi – combinaison de travail« travail », et retraité« retraités ». Tous sont officiellement à la retraite, mais retournent au travail pour compléter leurs revenus ou s’occuper.
Dix heures de travail domestique permettent de gagner environ 6 000 couronnes brutes (environ 520 euros) par mois, avec des charges réduites à 10 % et un taux d’impôt sur le revenu réduit à moins de 8 % après 67 ans. La loi ne fixe aucune limite de revenus ou d’heures de travail. Elle permet également de continuer à percevoir sa retraite tout en travaillant.
Veteranpoolen, leader du marché, est loin d’être la seule entreprise de ce type en Suède. On trouve en ligne de nombreuses offres d’agences d’intérim ciblant les personnes de plus de 66 ans – l’âge auquel les Suédois peuvent percevoir leur retraite. Le principe est globalement le même : les retraités s’inscrivent sur le site de l’une de ces entreprises, détaillent leurs compétences et les activités qu’ils sont prêts à exercer, ainsi que leurs disponibilités. Ils sont ensuite mis en contact avec des particuliers ou des entreprises à la recherche de travailleurs.
Sur la page d’accueil de Veterankraft, qui se vante de pouvoir employer 5 000 intérimaires, les retraités en sweat-shirt orange, outils à la main, respirent la joie et la bonne santé. Parmi eux, à Malmö, Lisbeth Holmander, 77 ans, rend visite toutes les deux semaines à deux nonagénaires, les aidant dans leurs courses et leurs démarches administratives. Elle a aussi promené des chiens, fait l’inventaire des résidences secondaires après le départ des locataires, emballé des noix… Le tout pour 157 couronnes brutes de l’heure.
Selon une enquête réalisée par Norstat pour Veteranpoolen à l’automne 2023, 56 % des Suédois âgés de 65 à 70 ans travaillent déjà ou sont prêts à commencer ; 45 % y consacrent une à dix heures par semaine. La moitié d’entre eux invoquent des raisons financières. En 2020, 13 % des retraités vivaient sous le seuil de pauvreté relative (environ 13 000 couronnes par mois). Quatre ans plus tard, ce chiffre est tombé à seulement 7 %, notamment grâce à l’augmentation de la pension minimale pour faire face à l’inflation.
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