En Tunisie, le président Kais Saied rejette « l’ingérence étrangère » et défend les arrestations

L’Union européenne, la France et les Etats-Unis ont exprimé leur « inquiétude » et leur « inquiétude » face à une vague d’arrestations d’avocats et de personnalités médiatiques.

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Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la banlieue de Tunis, le 24 décembre 2023. (FETHI BELAID / AFP)

Kais Saied répond. Le président tunisien s’est insurgé jeudi 16 mai contre les critiques occidentales après l’arrestation d’avocats et de personnalités médiatiques, défendant la légalité de ces mesures qui marquent un nouveau recul des libertés dans le berceau du Printemps arabe. Plus tôt cette semaine, l’Union européenne, la France et les États-Unis ont exprimé leur « inquiétude » Et « préoccupation » confronté à une vague d’arrestations d’avocats, de chroniqueurs de radio et de télévision et de militants communautaires.

Sur un ton véhément, le chef de l’Etat, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, a ordonné au ministère des Affaires étrangères de « convoquer dans les plus brefs délais les ambassadeurs d’un certain nombre de pays étrangers » leur transmettre « Vive protestation contre l’ingérence flagrante et inacceptable dans nos affaires intérieures »selon une vidéo diffusée par la présidence.

Jeudi, des centaines d’avocats et de défenseurs des droits de l’homme ont manifesté à Tunis pour protester et exiger le respect des droits et libertés dans le pays. « Liberté ! L’État policier appartient au passé »scandaient les avocats vêtus de leurs robes noires et les militants, en référence à la révolution de 2011 qui a renversé le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, marquant le début du Printemps arabe, une série de révoltes pro-démocratie dans plusieurs pays de la région. .

Alors que les autorités mènent depuis février 2023 une campagne contre les migrants d’Afrique subsaharienne et un discours xénophobe du président Saied contre l’immigration clandestine, la police a arrêté le 6 mai la militante antiraciste Saadia Mosbah. Le 11 mai, l’avocate et La chroniqueuse Sonia Dahmani a été emmenée de force par des policiers cagoulés alors qu’elle s’était réfugiée au siège de l’Ordre des Avocats. Deux autres chroniqueurs célèbres, Borhen Bssais et Mourad Zeghidi, ont été arrêtés le soir même et sont également poursuivis pour des propos, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, jugés critiques à l’égard du gouvernement.