(Québec) Près de 1 000 Québécois atteints d’un cancer attendent leur chirurgie oncologique depuis plus de 56 jours, a déploré mardi le porte-parole libéral en santé, André Fortin.
L’objectif du gouvernement en matière d’accès à la chirurgie oncologique est que 90 % des patients médicalement prêts soient opérés en moins de 28 jours et 100 % en moins de 56 jours.
Lors du dépôt du premier plan de rattrapage chirurgical en juin 2021, 353 patients atteints de cancer attendaient leur intervention chirurgicale depuis plus de 56 jours. Deux ans plus tard, ce chiffre s’élevait à 892.
«Cela fait trois fois que le ministre présente un plan de rattrapage chirurgical et à chaque fois, c’est pire», a dénoncé M. Fortin lors de la période des questions à l’Assemblée nationale. C’est écoeurant de faire ça aux patients. »
L’élu libéral de Pontiac a accusé le ministre de la Santé, Christian Dubé, d’être « complaisant » et de manquer « d’empressement ».
Il a souligné qu’à l’heure actuelle, 87 patients atteints d’un cancer de la prostate, 66 d’un cancer du sein et 55 d’un cancer du poumon ne subissent pas d’intervention chirurgicale dans les délais requis.
« Pouvez-vous démontrer un minimum d’urgence, s’il vous plaît ? » a-t-il déclaré au ministre.
M. Dubé a répondu en disant avoir « beaucoup d’empathie pour les personnes qui sont sur les listes d’attente ».
« Les médecins nous disent : ‘Je ne peux pas opérer, parce que j’ai des patients qui prennent un lit, qui prennent une place à l’hôpital, alors qu’ils devraient sortir.’ (…) C’est notre défi», a-t-il déclaré.
« Nous prenons tous les moyens nécessaires avec des cliniques médicales spécialisées, nous faisons tout notre possible pour le moment, (mais) nous avons des ressources limitées », a-t-il ajouté.
Abordant un autre enjeu, celui des interruptions de services pour les femmes enceintes en Gaspésie, le ministre Dubé a évoqué les vacances des infirmières.
Il a déclaré que le gouvernement avait fait le choix cet été de permettre aux infirmières de prendre une pause. En août, 80 000 d’entre eux étaient absents du réseau pour diverses raisons dont les vacances, a-t-il précisé.
Selon les libéraux, forcer les femmes enceintes à parcourir des centaines de kilomètres pour accéder à des soins est inacceptable. « Non seulement nous mettons en danger leur sécurité, mais aussi celle de leurs bébés », a déploré le député Enrico Ciccone.
« Faut-il empêcher nos infirmières de prendre des vacances ? » a alors demandé M. Dubé.
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