Ils ont été aperçus mercredi 4 septembre, foulant la pelouse du Stade de France. Mireille Nganga, qui souffre d’une déficience aux jambes, disputait les épreuves de lancer du poids et du javelot. Emmanuel Grâce Mouambako, sprinteur aveugle, visait la qualification pour la finale du 100 m avec son guide, Sharon Victor Loussanga. Mais depuis jeudi 5 septembre, les trois athlètes, seuls représentants du Congo-Brazzaville aux Jeux paralympiques de Paris, n’ont plus donné signe de vie.
Alors qu’ils avaient participé à la cérémonie d’ouverture samedi 28 août, ils étaient absents de la cérémonie de clôture dimanche 8 septembre. La veille, selon le parquet de Bobigny, un représentant de la délégation congolaise a signalé leur disparition à la police, expliquant n’avoir plus de nouvelles d’eux et ne pas les avoir revus depuis jeudi au village des athlètes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une enquête a été ouverte pour une disparition inquiétante. La brigade de répression des crimes contre la personne a été prévenue.
L’hypothèse d’une disparition volontaire n’est pas exclue, sans pour autant écarter le caractère inquiétant. Elle pourrait aussi prévaloir pour d’autres athlètes ou membres de la délégation. Avant même le début des Jeux paralympiques, le 20 août, la volleyeuse rwandaise Claudine Bazubagira avait disparu après être sortie dîner à Courbevoie (Hauts-de-Seine), non loin du lieu où séjournait sa délégation, manquant toute la compétition.
Cas courants de défections
La délégation érythréenne a pour sa part fait état le 4 septembre de la disparition du vice-président du Comité olympique érythréen. Ce dernier avait quitté le village des athlètes la veille et n’avait pas été revu depuis.
Ce n’est pas la première fois que ce type de disparition se produit. Les compétitions sportives internationales sont l’occasion pour certains athlètes ou membres de délégations de fuir leur pays afin d’obtenir de meilleures conditions de vie. Par exemple, lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, au moins 82 athlètes ont choisi de rester en Angleterre après les événements.
A Paris, la judoka cubaine Dayle Ojeda n’a pas attendu la fin des Jeux olympiques. Non qualifiée pour les compétitions, mais venue à Paris pour aider à préparer certaines de ses homologues, elle a disparu avant la cérémonie d’ouverture, selon les médias cubains.
Après plusieurs semaines sans nouvelles, elle est réapparue à Valence, en Espagne, où elle a trouvé refuge, comme le rapporte le 16 août le site CiberCuba. “Il y a de nombreuses raisons (ce qui m’a poussé à faire ce choix)mais le désir de pouvoir m’améliorer en tant qu’athlète et de sentir que je peux grandir sans être arrêté ou qu’on me dise que je ne peux pas, étaient quelques-unes de ces raisons., a expliqué la sportive lors d’une interview.