Entretien. Sabri et Azzeddine Toufiqui : « L’essentiel c’est de garder le plaisir »

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Ils dirigent le milieu de terrainAvant Garde Caen (Calvados). Sabri Toufiqui, 27 ans, et son frère Azzeddine, 25 ans, n’étaient pas destinés à jouer en National 3. Anciennes promesses du centre de formation du Stade Malherbe Caen, les Hérouvillais n’ont pas réussi à percer dans le monde professionnel. Azzeddine, qui a signé son premier contrat professionnel au Paris Saint-Germain, a toutefois passé plusieurs saisons au haut niveau, à Malherbe (2019-2021) puis aux Pays-Bas (2021-2023). Sans club, il rejoint son grand frère à l’AGC, en janvier 2024. Les deux enchaînent de bonnes performances dans une équipe qui s’est enfin relevée, de quoi s’échapper en National 3. Entretien croisé avec deux frères bien dans les crampons.

Nous vous voyons tous les deux très à l’aise sur le terrain. Est-ce votre ressenti et est-ce surtout normal en National 3 ?

Azzeddine Toufiqui : Oui c’est normal. On se comprend, on joue au même jeu. C’est un plaisir d’aider nos coéquipiers.

Sabri Toufiqui : On joue ensemble depuis tout petit, dans le quartier, à cinq… C’est pour ça qu’on est complices sur le terrain. Je le connais par cœur, je suis toujours avec lui, je sais quand il veut le ballon, où le mettre… On joue de la même manière, même si Azzeddine est plus présent dans la dernière passe. Pour amener offensivement, pour frapper, je suis certainement plus à l’aise que mon petit frère.

Azzeddine, l’adaptation à l’AG Caen a-t-elle été facile ?

À: Au début, c’était dur, parce que j’ai baissé d’un niveau. Mais avec l’entraînement, je me suis adapté progressivement.

Vous rongez votre frein en National 3 ?

À: J’ai d’autres projets, mais je fais une bonne deuxième partie de saison. J’ai gardé le rythme et j’ai retrouvé mon niveau. On verra la saison prochaine. Il y a de belles équipes en National 3. Il y a beaucoup de rythme.

Est-ce la première fois que vous jouez ensemble, à l’Avant-Garde ?

ST : Nous n’avons jamais joué ensemble. Au centre de formation de Caen, mon frère se remettait constamment à niveau.

À: Je me suis entraîné à Rennes avec mon frère. Sinon, on jouait l’un contre l’autre quand j’étais au PSG et lui au Havre.

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ST : J’espérais voir Azzeddine au plus haut niveau. Cela ne s’est pas produit cette saison, alors je lui ai dit de venir avec nous pour rester en forme. Cela nous a fait du bien. Il a ramené son expérience du haut niveau et sa qualité technique. Cela a payé.

Sabri, tu n’envisageais pas non plus une carrière en National 3…

ST : Bien sûr, j’espérais jouer plus haut. Après, je ne regarde pas forcément. S’il y a un moyen de jouer plus haut, j’y vais. Pour l’instant, je suis à l’Avant-Garde.

Azzeddine, êtes-vous plus déterminé à rechercher un contrat professionnel ?

À: Je vais chercher un projet, peut-être en National 2, en National. Nous connaissons le football. Il faut travailler pour avoir une chance.

Avez-vous peur qu’on dise encore : les frères Toufiqui, ils avaient de grands espoirs, mais finalement, ils sont en N3 ?

ST : Bien sûr, mais le football est comme ça. Ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent. Nous l’avons vu de nombreuses fois. Je connais beaucoup de joueurs qui sont dans la même situation. Mon petit frère jouait avec Kays Ruiz, c’était l’espoir, formé au Barça, passé par le PSG. Aujourd’hui, il n’a plus de club. C’est le foot.

À: Il faut avant tout prendre du plaisir dans ce que l’on fait.

ST : Il ne faut rien lâcher. À tout moment, les choses peuvent monter rapidement, tout comme elles peuvent baisser rapidement.

Jouer en National 3, avec ce plaisir, est-ce suffisant ?

ST : Ca suffit pour moi. Je m’amuse et c’est un bon niveau. Le N3 devient de plus en plus fort. Si on est là l’année prochaine, j’espère que ce sera pour monter en N2.

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