ERsilia Soudais a défendu le professeur toulousain suspendu pour avoir appelé au boycott d’Israël et participé à la désinformation sur le conflit au Moyen-Orient. « Soutien total au professeur de l’École d’économie de Toulouse, qui fait l’objet d’une cabale outrancière », a écrit la députée du 7e arrondissement.et circonscription de Seine-et-Marne. « Le chiffre de 200 000 victimes palestiniennes qu’il avance n’est pas fantaisiste. Il s’appuie sur une étude scientifique très sérieuse », poursuit l’élu, partageant un article de Libérer pour appuyer ses propos.
Soutien total au professeur de l’École d’économie de Toulouse, victime d’une cabale démesurée.
Le chiffre de 200 000 victimes palestiniennes qu’il avance n’est pas fantaisiste. Il s’appuie sur une étude scientifique très sérieuse. https://t.co/zOl4XZHYHs– Ersilia Soudais (@ErsiliaSoudais) 4 septembre 2024
Problème : dans leur article, nos collègues expliquent précisément comment cette estimation publiée en juillet dernier dans La Lancette est un simple « ordre de grandeur (…) très imprécis ». En se basant sur le chiffre de 37 396 Palestiniens tués à la mi-juin depuis la riposte d’Israël à l’attaque menée par le Hamas sur son sol le 7 octobre, les auteurs du texte appliquent ensuite un multiplicateur de cinq. Première difficulté, le chiffre pris comme point de départ est donné par le ministère de la Santé du Hamas, et est donc invérifiable.
D’autre part, les auteurs entendent évaluer le « nombre de morts directes et indirectes du conflit » en utilisant une méthode de calcul issue d’un document publié en 2008 par le secrétariat en charge de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement. Selon cette source, les études montrent qu’il y a « entre trois et quinze fois plus de personnes qui meurent indirectement pour chaque personne qui meurt violemment ». Le multiplicateur de cinq a donc été choisi arbitrairement par les auteurs du texte dans cette fourchette de trois à quinze.
Enquête administrative en cours
Un professeur de l’École d’économie de Toulouse (TSE) a été suspendu mercredi 4 septembre pour avoir dénoncé auprès d’étudiants l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, a indiqué l’institution dans un communiqué.
“J’ai décidé de suspendre à titre conservatoire l’un de nos enseignants contractuels qui s’est exprimé sur la situation au Moyen-Orient”, a déclaré Christian Gollier, directeur de l’école, qui dépend de l’université Toulouse-Capitole. Il a également annoncé l’ouverture d’une enquête administrative et rappelé “l’obligation de neutralité et de réserve des agents publics”.
Dans un enregistrement audio diffusé sur X, qui a déclenché la polémique, un homme présenté comme un professeur de mathématiques affirme ne pas comprendre pourquoi des athlètes israéliens ont pu concourir sous leur drapeau aux Jeux olympiques « alors que les Russes en ont été interdits ». Il évoque aussi, comme moyen de pression pour obtenir un cessez-le-feu, la possibilité de participer à des manifestations ou de « s’informer » sur les campagnes de boycott de certains produits israéliens.