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Bernay Éditorial
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Ils sont une dizaine, assis en cercle, dans la salle des fêtes de Sainte-Marguerite-en-Ouche (Eure). Femmes et hommes, en rémission ou en cours de traitement, ils ont décidé de n’affrontez pas la maladie seul.
Tous sont catégoriques. Lorsque le choc du diagnostic arrive, ce qu’ils ressentent en premier est solitude. « Le cancer isole. Le mot fait peur. Les amis s’éloignent. Vous ne dites pas tout à votre famille ou à vos amis pour les protéger.
« Parler de soi est difficile »
Dans le cercle protégé qu’offre l’opération Face au cancer, parlons-en« On se retrouve parmi des gens qui n’ont plus peur du mot, qui partagent les mêmes émotions que nous », raconte un participant.
Un autre continue : « Nous recevons également conseils pratiquescomment lutter contre les vagues de peur, de tristesse, de changements physiques.
Pauline Basselet, médiatrice sociale et culturelle et chargée de mission de l’association Les Trois Parques, à qui le CCAS du Mesnil-en-Ouche a confié le projet, abonde : « en milieu rural, parler de soi est difficile. Cancer, Plus nous en parlons, plus nous recevons de soutienplus on est accompagné.
Le programme Face au cancer libère la parole est gratuit. Les séances de soins d’accompagnement sont collectives, mais il y a toujours au moins deux, parfois trois, intervenants afin de pouvoir également accueillir un mot individuel loin.
Toutes les sphères de la vie sont touchées
La maladie touche également toutes les sphères de la vie. Durant le traitement, un accompagnement individuel, pour des démarches sociales, un soutien psychologique ou une sexologie, est proposé par Pauline Basselet.
Le professionnel a travaillé au Centre François Baclesse, chargé de la lutte contre le cancer, à Caen, pendant dix ans et s’est spécialisé dans la vie affective et sexuelle et la cancérologie. “Il y a une risque d’écarts et des pratiques sauvages avec des thérapies douces proposées par des praticiens qui ne sont pas formés pour accompagner les personnes fragilisées par la maladie », prévient-elle.
Vivre avec et grandir
Dans ce lieu, la parole circule. On peut tout déposer tout en étant compris. « Au début, on vit tous un choc, chacun passe par le pourquoi. » Pourquoi moi ? ? » Il n’y a pas de réponse. sentiment d’injustice« C’est dévastateur », confie un participant. « Est-ce à cause de mon travail ? Ce n’est pas facile à savoir », soupire un agriculteur, exposé aux produits phytosanitaires.
« On n’attend pas de réponse. C’est une torture pour l’esprit », poursuit une autre personne. Mais la maladie ne laisse pas vraiment le choix, il faut vivre avec. Ceux qui l’ont vaincue rapportent : « Cela valait la peine de faire les traitements. » Les animateurs apportent leur empathieleur présence : « ils nous aident àreconstruire un esprit plus fort« Plus unis », témoigne l’un d’eux.
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