L’autorité de régulation de l’audiovisuel, l’Arcom, se saisira de la question du temps de parole d’Emmanuel Macron dans la campagne européenne à partir de la semaine prochaine, après son discours de jeudi sur l’Europe à la Sorbonne, a-t-on appris auprès d’elle vendredi.
Le chef de l’Etat est revenu sur le sujet vendredi devant les journalistes à Strasbourg : « C’était un mot du président de la République hier. Après, les règles sont définies par d’autres et c’est très bien et indépendant.
« Mais je pense qu’il ne faut pas être hypocrite sur le sujet. Nous devons assumer la responsabilité de la politique que nous avons menée, du rôle que la France a joué ces dernières années et du fait que j’ai mis l’Europe au cœur de notre projet”, a-t-il ajouté.
Le compte à rebours des temps de parole sera transmis prochainement
Les télévisions et les radios doivent transmettre lundi leur décompte à ce jour des temps de parole de chaque camp, dans cette campagne électorale européenne. “Ils seront examinés puis publiés, après passage en assemblée plénière, sur le site de l’Arcom”, a détaillé l’autorité.
“Nous examinerons également les saisines relatives au temps de parole du président de la République”, a ajouté un porte-parole de l’Arcom.
Les Républicains ont écrit jeudi au régulateur pour que l’intégralité de ce discours, qu’ils qualifient d'”opération de propagande électorale”, soit décomptée du “temps de parole de la liste Renaissance”.
“Un sujet d’inéquité entre les candidatures”
Sur Public Sénat vendredi, le patron du PS Olivier Faure a également annoncé son intention de solliciter l’Arcom : « C’est curieux que le chef de l’Etat, à ce moment de la séquence, parle, mobilise les chaînes de télévision, fasse comme si il était tête de liste, mais sans être exclu. Il a évoqué « un sujet d’inéquité entre les candidats ».
Les chaînes de télévision elles-mêmes se sont remises en question et certaines ont mis en cause le régulateur, comme BFMTV. “Nous attendons la décision d’Arcom”, apprend-on auprès de la chaîne.
Depuis le 15 avril, et comme avant chaque élection, les chaînes de télévision et de radio sont tenues de respecter un principe d’équité dans le traitement des forces politiques, avant le scrutin du 9 juin.
Arcom n’a donné aucune instruction particulière pour ce discours. Le règlement prévoit que les interventions du Président de la République qui « s’inscrivent dans le cadre du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l’expression d’un soutien à un candidat ou à une liste de candidats, à un parti ou une formation politique, sont soumises à un reportage à part» par les chaînes, par rapport à ses autres interventions sans rapport avec l’élection.
Les chaînes « en tiennent compte en veillant à ce que les autres candidats, listes, partis ou groupes politiques bénéficient, en contrepartie, d’un accès équitable à l’antenne ».