Cette minorité musulmane chinoise est la cible de Pékin depuis plusieurs décennies. La répression s’est encore généralisée lorsque l’actuel président chinois, Xi Jinping, est arrivé au pouvoir en 2012.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 3 minutes
Le président chinois Xi Jinping reçu lundi à l’Élysée le sera mardi 7 mai au Tourmalet, col mythique du Tour de France. Une visite en grande pompe critiquée par l’opposition qui reproche à Emmanuel Macron sa complaisance envers le régime chinois, et qui dénonce le sort réservé aux Ouïghours par Pékin.
Il s’agit d’un groupe ethnique minoritaire en Chine, turcophone et de religion musulmane. Les Ouïghours sont d’origine nomade mais se sont progressivement installés dans un territoire autonome du nord-est de la Chine, le Xinjiang, où ils sont aujourd’hui environ 12 millions. Leur culture est très différente de celle du groupe ethnique majoritaire en Chine, les Hans. Elle est beaucoup plus proche de celle des populations d’Asie centrale, d’ailleurs les Ouïghours appellent la région « Turkestan oriental » et elle est également peuplée de Kirghizes et de Kazakhs.
Persécutions depuis le régime de Mao Zedong
C’est un peuple aujourd’hui persécuté par le régime chinois. Les persécutions sont également assez anciennes puisqu’elles ont commencé dans les années 60 et 70, notamment lors de la révolution culturelle. À l’époque, le régime de Mao Zedong voulait éradiquer toutes les pratiques religieuses, y compris l’islam, et les Ouïghours étaient donc par exemple obligés de manger du porc.
Après la mort de Mao Zedong, les persécutions diminuent, mais elles reprennent dans les années 2000, après les attentats jihadistes du 11 septembre 2001 aux États-Unis et plusieurs autres sur le sol chinois. Cette répression s’est encore généralisée après l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012. Notamment à partir de 2016, lorsqu’il a nommé un nouveau secrétaire du Parti communiste chinois à Jinxiang, Chen Quanguo, qui occupait auparavant le même poste au Tibet. Celui-ci met en place des camps de rééducation où sont envoyés des centaines de milliers d’Ouïghours et de Kazakhs.
Pékin les présente comme des centres de formation professionnelle, mais des témoignages et des rapports d’ONG et de l’ONU révèlent que les Ouïghours y subissent des actes de torture, des violences sexuelles, des stérilisations imposées et sont soumis au travail forcé. force. Selon un rapport publié par l’ONU en 2022, plus d’un million de personnes, principalement des Ouïghours musulmans, ont été déportées vers ces camps.
Réactions de la communauté internationale
En 2021, Donald Trump accusait Pékin de génocide contre la population ouïghoure, accusations renouvelées depuis par Joe Biden. En France, l’Assemblée nationale adopte une résolution dénonçant également le génocide, mais le gouvernement a jusqu’à présent refusé d’utiliser ce terme. L’ONU, de son côté, dénonce de possibles crimes contre l’humanité. En 2021, les États-Unis, en coordination avec le Canada, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont émis une série de sanctions contre la Chine pour violations des droits humains, les premières depuis le massacre de la place Tiananmen en 1989. Plusieurs dirigeants chinois se voient alors interdire l’entrée. . Par la suite, les États-Unis ont également émis des interdictions d’importation contre des entreprises chinoises accusées de participer à la répression contre les Ouïghours.