Le fonds RedBird IMI va revendre son option d’achat du journal conservateur. Le gouvernement britannique avait annoncé vouloir bloquer les acquisitions de médias par des acteurs étrangers.
La pression exercée par le gouvernement britannique aura payé. Ce mardi, le fonds américano-émirien Redbird IMI, soutenu par un membre de la famille régnante d’Abou Dhabi, a annoncé se retirer du capital de l’influent quotidien conservateur The Daily Telegraph.
“RedBird IMI a confirmé son intention de se retirer de son projet d’acquisition de Telegraph Media Group et de procéder à la vente” d’une option d’achat dont il dispose sur l’entreprise, selon un communiqué du fonds.
Ce fonds, financé aux trois quarts par les Émirats arabes unis, s’était associé à la famille Barclay, propriétaire du groupe de presse depuis 2004 mais criblée de lourdes dettes. Selon l’accord, RedBird IMI a repris la dette familiale de 1,2 milliard en décembre. En échange, 600 millions de livres de ce prêt devaient être convertis en propriété de l’État. Télégraphe et Spectateurs. La gestion opérationnelle du groupe de presse aurait été confiée à la branche américaine de RedBird IMI, dirigée par Jeff Zucker, ancien patron de CNN.
Mais la classe politique britannique s’est immédiatement offusquée de ce projet, qui aurait finalement fait passer le quotidien sous pavillon émirati. Le gouvernement de Rishi Sunak a alors demandé à l’autorité britannique de la concurrence, la CMA, et au régulateur des médias, l’Ofcom, d’évaluer cette opération, gelant ainsi le processus de vente.
« Tout au long de ce processus, j’ai fait part de mes inquiétudes quant à l’impact potentiel de cet accord sur la liberté d’expression et la présentation équitable de l’information, et j’ai pris des mesures pour garantir la protection de la liberté des médias pendant que ces inquiétudes faisaient l’objet d’une enquête. »a déclaré la ministre de la Culture Lucy Frazer.
La pression politique s’est accrue de plusieurs crans le mois dernier. “ Nous allons changer le régime d’acquisition des médiasafin d’exclure explicitement les ventes de journaux et de magazines d’information périodiques impliquant la propriété, l’influence ou le contrôle d’États étrangers “, » a déclaré le gouvernement britannique début mars. Une semaine plus tard, il annonce l’ouverture d’une enquête approfondie sur ce rachat. Face à ce tollé, Redbird IMI a préféré jeter l’éponge.
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