AVORTEMENT – Un droit fragile. Alors qu’au sein du nouveau gouvernement Michel Barnier se trouvent des opposants à l’inscription de l’avortement dans la Constitution, des centaines de personnes ont manifesté ce samedi 28 septembre à Paris et dans plusieurs villes françaises pour défendre le droit à l’avortement.
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A l’occasion de la journée internationale dédiée à ce droit, qui reste freiné voire absent dans certains pays, le cortège s’est élancé dans la capitale, à l’appel du collectif « L’avortement en Europe, ce sont les femmes qui décident »regroupant les associations et syndicats féministes.
Inquiétudes concernant la suppression de l’AME
“J’ai avorté il y a deux ans”, “J’ai failli mourir”Marie Chureau, une étudiante de 22 ans, a déclaré à l’AFP. « L’inscription de l’avortement dans la Constitution (il y a 6 mois) n’est pas suffisante, c’est une liberté mais pas un droit »explique-t-elle dans la manifestation parisienne, dont la banderole proclame : “L’avortement est un droit fondamental”.
« Le droit de choisir est vital. » Dans un climat d’inquiétude et de vigilance, six mois après l’inscription de l’avortement dans la Constitution, des centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs villes françaises pour défendre le droit à l’avortement. #AFP pic.twitter.com/balofOsuNu
— Agence France-Presse (@afpfr) 28 septembre 2024
Le texte de l’appel à manifester exprime la préoccupation que « déclassements » les conditions du « Liberté garantie » l’accès à l’avortement inscrit dans la Constitution en mars, une première dans le monde.
Thomas Laurent, 44 ans, ouvrier du spectacle portant un insigne CGT, estime que cette inscription « n’empêchera pas la suppression de l’aide médicale d’État » qui garantit sous conditions certaines soins gratuites aux étrangers en situation irrégulière. « Un motif d’inquiétude » car « les femmes sans papiers n’auront plus accès aux soins gynécologiques et à l’avortement »dit-il. Sur la question de la réforme, voire de la suppression de ce système de santé, Michel Barnier a indiqué qu’il n’avait « pas ni tabou ni totem » sur le sujet.
La crainte des manifestants sur cette question se traduit par la multiplication des pancartes “Ne touchez pas à l’ÂME” Et « le droit à la santé, avec ou sans papiers »dans un cortège majoritairement féminin et jeune.
A Toulouse, Sandrine Rousseau s’inquiète de “la montée de l’extrême droite”
Réunissant plusieurs centaines de personnes, le rassemblement toulousain a été rejoint par la députée écologiste Sandrine Rousseau. “Nous constatons qu’il existe de nombreux pays dans lesquels le droit à l’avortement est en déclin parce qu’avec la montée de l’extrême droite, le droit à l’avortement est en déclin”a-t-elle déclaré à l’AFP.
Cette manifestation signifie “que nous sommes conscients du fait que c’est un droit qui peut être remis en question à tout moment et que nous n’y renoncerons pas », a-t-elle prévenu, constatant l’entrée au gouvernement de Michel Barnier de « de rares députés et sénateurs » qui ont « voté contre la constitutionnalisation de l’avortement »comme Annie Genevard et Bruno Retailleau.
“Les gens pensent” que le droit à l’avortement est ” acquis ” souligne Patricia Barango, 36 ans, qualifiée pour devenir éducatrice à la vie affective et sexuelle. Mais « Il existe d’autres pays en Europe où l’on a renversé le droit à l’avortement, notamment en Pologne, mais aussi dans certains États des États-Unis. Donc non, ce n’est pas un droit acquis ».
“Tu ne veux pas que j’avorte alors castration-toi”
« Avec ce gouvernement très conservateur », « avec les menaces d’une arrivée, peut-être prochainement, de l’extrême droite, il nous semble extrêmement important de rappeler que l’avortement est un droit qui doit toujours être défendu »a déclaré à l’AFP Valérie Radix, 54 ans, planning familial membre du collectif Droits des Femmes du Rhône lors de la manifestation lyonnaise qui a rassemblé 200 à 300 personnes.
A Lille, où environ 150 personnes ont manifesté, le « démission des parlementaires qui ont voté contre l’avortement dans la constitution » en mars a été réclamé, lors d’un rassemblement où des pancartes proclamaient “tu ne veux pas que j’avorte alors castration-toi”Ou « le droit de choisir est vital ».
IVG, PMA, transition… notre corps nos choix !
L’Offensive présente la marche pour le droit à l’avortement qui part de l’Opéra de Lille. pic.twitter.com/t5FbRcpBBX
— L’Offensive (@OffensiveEco) 28 septembre 2024
En réponse aux critiques adressées à ce gouvernement, le Premier ministre Michel Barnier a assuré que le « droits acquis »notamment en matière d’avortement, serait “entièrement préservé”.
Les « freins » persistent
A Nice, une centaine de personnes, selon la police, se sont rassemblées pour exprimer leur « Solidarité avec les femmes du monde entier ».
“Nous manifestons pour l’accès à l’avortement en Europe et dans le monde mais aussi en France où nous dénonçons les obstacles qui existent”explique Clémence Rouland, 35 ans, du collectif Droits des femmes.
Selon les chiffres officiels, 243 623 avortements ont été recensés en France en 2023, soit 8 600 de plus qu’en 2022. Mais pour les associations féministes et 89 % des Français, des obstacles persistent, notamment en termes de structures et de délais, selon un baromètre Ifop publié par Famille. Planification.
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