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Harris et Trump en débat, nouveau moment fort d’une campagne hors du commun

Le débat entre Joe Biden et Donald Trump en juin a changé la face de l’élection présidentielle américaine. En sera-t-il de même pour la confrontation mardi entre Kamala Harris et l’ancien président, l’un des rendez-vous les plus attendus de cette campagne hors norme ? La vice-présidente démocrate et le candidat républicain ne se sont jamais adressé la parole. Ils s’affronteront à partir de 21H00 locales (01H00 GMT mercredi) devant des millions de téléspectateurs mais sans public, sans notes, pendant 90 minutes. Tous deux ont convenu de règles strictes, destinées à éviter les interruptions intempestives ou les contestations directes. Leur débat, le premier et peut-être le dernier avant l’élection du 5 novembre, sera modéré par deux journalistes du réseau ABC et se déroulera à Philadelphie, dans l’Etat crucial de Pennsylvanie, au nord-est du pays. Le camp républicain aborde la soirée en faisant étalage de ses qualités : “Il est impossible de se préparer (à débattre) avec le président Trump. (…) Imaginez un boxeur essayant de se préparer à combattre Floyd Mayweather ou Muhammad Ali”, a déclaré lundi Jason Miller, l’un de ses proches conseillers. – “Pas de limites” – La démocrate a prévenu, dans une interview radiodiffusée lundi, que sa rivale n’avait “pas de limites dans la bassesse et nous devons être préparés à cela”. Kamala Harris a aussi dit s’attendre à “beaucoup de mensonges”. Depuis le premier débat télévisé en 1960 entre John F. Kennedy et Richard Nixon, ces duels avaient permis à l’un ou l’autre candidat de se distinguer par une sortie ou une réplique percutante, mais ils n’avaient jamais vraiment ébranlé la campagne. Jusqu’au 27 juin 2024. Ce jour-là sur CNN, Joe Biden, le candidat démocrate déjà fragilisé par des questions incessantes sur son âge, avait perdu du terrain en direct face à Donald Trump. La contre-performance avait conduit au retrait historique de sa candidature le 21 juillet. Depuis, Kamala Harris a ravivé les espoirs démocrates. Là où la présidente octogénaire était distancée, elle est au coude à coude avec Donald Trump dans les sondages, y compris dans les “swing states”, ces six ou sept Etats pivots qui pèsent tant dans le système américain d’élections indirectes. – L’âge de Trump – De nombreux Américains – 28% des électeurs qui prévoient d’aller aux urnes, selon un sondage New York Times/Siena College – disent avoir du mal à comprendre la vice-présidente de 59 ans, sa personnalité, ses idées, son programme. Le premier objectif de la démocrate mardi soir sera donc de faire bonne impression auprès de ces électeurs indécis. Donald Trump n’a nul besoin de se faire connaître, ni de ses partisans extrêmement fidèles, ni de ses détracteurs tout aussi fervents. Le milliardaire de 78 ans, entouré de procédures judiciaires, participe mardi à son septième débat présidentiel. Le républicain, cible d’une tentative d’assassinat en juin, tentera d’accuser son rival de tous les échecs, selon lui, du mandat de Joe Biden, en matière d’immigration et d’inflation notamment. Et dans un renversement total par rapport au débat de juin face au président américain, ce seront cette fois les capacités cognitives de Donald Trump qui seront scrutées, face à un adversaire presque vingt ans plus jeune.