De quels métaux la France aura-t-elle besoin, et en quelles quantités, pour transformer son système énergétique et sortir des énergies fossiles d’ici 2050, comme elle s’y est engagée ? Est-elle sûre d’avoir accès à ces ressources et dans quelle mesure pourrait-elle contribuer à leur production et à leur transformation ? Le pays, comme le reste du monde, est confronté à ces questions pressantes.
Pour déployer des technologies bas carbone, la France utilisera davantage de métaux. Parmi eux, le cuivre, indispensable aussi bien au système électrique (énergies renouvelables et nucléaires, batteries, réseau) qu’à bien d’autres secteurs (transports, bâtiment ou télécommunications). Selon le gouvernement, le pays aura besoin de quelque 40 000 tonnes par an d’ici 2040, « pour atteindre les objectifs de déploiement d’éoliennes, de panneaux solaires et de réseaux électriques ». L’aluminium devrait aussi être de plus en plus utilisé pour « alléger » les véhicules, fabriquer des boîtiers de batteries ou encore pour le réseau électrique.
D’autres « petits métaux » sont également particulièrement recherchés. C’est notamment le cas du lithium, du cobalt et du nickel, utilisés dans les batteries. Concernant le lithium, l’Agence de la transition écologique (Ademe) estime que les besoins s’établissent d’ici 2050, selon ses différents scénarios de transition énergétique, entre 300 % et 800 % de la consommation française actuelle, uniquement pour le lithium. secteur de la mobilité.
« La France représente environ 2 % du produit intérieur brut mondial, mais nos besoins en lithium pour les batteries pourraient représenter 10 % de la production globale. Cela va donc engendrer des tensions et de la concurrence, soit entre différents secteurs, soit entre différentes zones géographiques. »observe Julien Dezombre, expert ressources au sein du service économie circulaire de l’Ademe.
Mesures de facilitation
“En l’état, ça ne marche pas, insiste aussi Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Nous n’avons pas les filières disponibles pour assurer l’approvisionnement en lithium et en cobalt nécessaire à la transition vers les véhicules électriques d’ici 2035. Il faudrait que 8 % de la production annuelle de cobalt soit destinée à la France ! Il est possible de répondre à cette question si nous nous la posons maintenant, mais la crainte d’y faire face demeure. »
Ces dernières années, le gouvernement a posé les premières briques de ce qu’il décrit comme le « renouveau minier » en France. Un inventaire des ressources minérales, le premier depuis les années 1990, a été lancé. Réalisé par le Bureau de recherches géologiques et minières, il devrait être achevé d’ici cinq ans. Et un Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (Ofremi) a été créé.
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De quels métaux la France aura-t-elle besoin, et en quelles quantités, pour transformer son système énergétique et sortir des énergies fossiles d’ici 2050, comme elle s’y est engagée ? Est-elle sûre d’avoir accès à ces ressources et dans quelle mesure pourrait-elle contribuer à leur production et à leur transformation ? Le pays, comme le reste du monde, est confronté à ces questions pressantes.
Pour déployer des technologies bas carbone, la France utilisera davantage de métaux. Parmi eux, le cuivre, indispensable aussi bien au système électrique (énergies renouvelables et nucléaires, batteries, réseau) qu’à bien d’autres secteurs (transports, bâtiment ou télécommunications). Selon le gouvernement, le pays aura besoin de quelque 40 000 tonnes par an d’ici 2040, « pour atteindre les objectifs de déploiement d’éoliennes, de panneaux solaires et de réseaux électriques ». L’aluminium devrait aussi être de plus en plus utilisé pour « alléger » les véhicules, fabriquer des boîtiers de batteries ou encore pour le réseau électrique.
D’autres « petits métaux » sont également particulièrement recherchés. C’est notamment le cas du lithium, du cobalt et du nickel, utilisés dans les batteries. Concernant le lithium, l’Agence de la transition écologique (Ademe) estime que les besoins s’établissent d’ici 2050, selon ses différents scénarios de transition énergétique, entre 300 % et 800 % de la consommation française actuelle, uniquement pour le lithium. secteur de la mobilité.
« La France représente environ 2 % du produit intérieur brut mondial, mais nos besoins en lithium pour les batteries pourraient représenter 10 % de la production globale. Cela va donc engendrer des tensions et de la concurrence, soit entre différents secteurs, soit entre différentes zones géographiques. »observe Julien Dezombre, expert ressources au sein du service économie circulaire de l’Ademe.
Mesures de facilitation
“En l’état, ça ne marche pas, insiste aussi Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Nous n’avons pas les filières disponibles pour assurer l’approvisionnement en lithium et en cobalt nécessaire à la transition vers les véhicules électriques d’ici 2035. Il faudrait que 8 % de la production annuelle de cobalt soit destinée à la France ! Il est possible de répondre à cette question si nous nous la posons maintenant, mais la crainte d’y faire face demeure. »
Ces dernières années, le gouvernement a posé les premières briques de ce qu’il décrit comme le « renouveau minier » en France. Un inventaire des ressources minérales, le premier depuis les années 1990, a été lancé. Réalisé par le Bureau de recherches géologiques et minières, il devrait être achevé d’ici cinq ans. Et un Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (Ofremi) a été créé.
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