Aaction, réaction… puis rétropédalage. Moins de quarante-huit heures après que les rectorats ont prévenu les chefs d’établissement qu’ils allaient réajuster les heures supplémentaires des enseignants, le gouvernement a fait marche arrière. “Le ministre de l’Éducation nationale a donné des instructions pour que, dès demain (jeudi 2 mai), les académies récupèrent les ressources budgétaires initialement notifiées afin de poursuivre la répartition des heures supplémentaires dans les établissements”, rapporte-t-on d’à côté de la rue de Grenelle. .
« Les établissements éducatifs continuent d’avoir les moyens de mener à bien leurs missions », poursuit le ministère. Une manière d’apaiser les tensions, après le tollé provoqué par le mail des rectorats en début de semaine. Ce dernier a expliqué, dans un message, que Indiquer a pu consulter, qu'”en application du décret (…) du 21 février supprimant des crédits, une mesure visant à réduire les allocations d’heures supplémentaires et les indemnités pour missions spéciales a été notifiée à l’académie”.
« En conséquence », la répartition des heures supplémentaires pour l’année 2023-2024 « fera l’objet d’ajustements », « sans remettre en cause le principe de rémunération pour services rendus ». Par ailleurs, l’accès au logiciel permettant de déclencher le paiement des heures supplémentaires et des indemnités pour missions spéciales était suspendu depuis le 29 avril.
En raison de cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre du plan d’économies de 10 milliards d’euros pour 2024, de nombreux systèmes d’aide aux étudiants étaient menacés. A commencer par celui des « devoirs faits » – pourtant rendus prioritaires par Emmanuel Macron – des « clubs », les cours de soutien ou de révisions prévus dans le cadre du baccalauréat ou du certificat. Pour le personnel des établissements, il s’agit d’une véritable « rupture de confiance », comme le souligne Agnès Andersen, secrétaire générale du syndicat des chefs d’établissement ID-FO. Parisien.
LIRE AUSSI L’éducation, du naufrage au changement de modèleCe mercredi 1er mai, l’annonce ministérielle est « une heureuse surprise », selon la secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, Sophie Vénétitay. Elle a cependant exprimé, auprès de l’Agence France-Presse, son « incrédulité » face à l’enchaînement des décisions et sa « vigilance » quant aux futures coupes budgétaires.
« Qui gère l’Éducation nationale ? Rue de Grenelle, Bercy ou Matignon ? », se demandait-elle. “On a l’impression d’être pris dans une partie de billard à trois bandes et pendant ce temps, l’Éducation est en panne”, a-t-elle déploré.
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