Avec une dizaine d’avions ravitailleurs et seulement quelques centaines de personnels, la force de frappe actuelle au Québec permet de « couvrir une quarantaine » de feux de forêt, alors qu’il y en a 150 qui font rage, a rapporté mercredi le premier ministre François Legault.
• Lisez aussi : Feux de forêt : évacuation obligatoire à Chibougamau
• Lisez aussi : Vaste mouvement de solidarité avec les évacués de Chibougamau
• Lisez aussi : [PHOTOS] « On se croirait sur Mars » : la fumée donne des airs apocalyptiques aux municipalités québécoises
Au lendemain de l’évacuation des 7 500 résidents de Chibougamau, le premier ministre a fait le point sur les feux de forêt au Québec, avec le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vezina.
À son arrivée au Centre des opérations gouvernementales de la Sécurité publique à Québec, M. Legault a souligné que la municipalité de Saint-Félicien se prépare à recevoir les citoyens de Chapais, advenant qu’ils doivent être de nouveau évacués.
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
Aux côtés du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, M. Legault s’est réjoui du bon déroulement de l’opération d’évacuation lancée à Chibougamau mardi soir. .
« J’ai été vraiment impressionné hier soir. Sur les réseaux sociaux, on a vu des messages de personnes proposant aux évacués de venir vivre avec eux, a dit M. Legault. Il y a vraiment encore une solidarité exceptionnelle entre les Québécois.
À l’Assemblée nationale, la ministre responsable du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, a assuré que les gens de sa région sont prêts à accueillir davantage de citoyens évacués, si nécessaire.
Le nombre de évacués augmente
Jusqu’à présent, environ 11 400 personnes ont dû évacuer en raison des 150 feux de forêt qui sévissent principalement en Abitibi, dans le Nord-du-Québec, en Mauricie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Toutefois, le nombre d’évacués risque de grimper à 16 000 personnes, a prévenu M. Legault, puisque près de 4 000 personnes devront évacuer la municipalité crie de Mistissini., dans le nord du Québec.
Des évacuations sont également en cours à Senneterre, en Abitibi-Témiscamingue et à Lebel-sur-Quévillon, où les réservoirs de l’usine de pâte Nordic Kraft inquiètent.
« La bonne nouvelle, c’est que la situation s’est améliorée et est sous contrôle sur la Côte-Nord. Presque tout le monde est revenu à Sept-Îles », a déclaré M. Legault.
Question de travail
Actuellement, 11 des 13 aéronefs citernes de la SOPFEU luttent contre les feux de forêt. Devant les caméras, lors d’une rencontre avec les représentants des autorités qui coordonnent la lutte contre les incendies de forêts, le Premier ministre s’est enquis du personnel disponible pour faire fonctionner la flotte d’avions citernes, qui vieillit. Les besoins en main-d’œuvre peuvent être un problème à long terme, lui a-t-on dit.
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
Tous les appareils ne peuvent pas être utilisés en même temps, car les contrôles réglementaires doivent être effectués toutes les 50 heures.
En plus des avions québécois, il y a maintenant deux avions ravitailleurs de Yellowknife (Buffalo Airways), et quatre avions américains, qui étaient d’abord sous contrat avec la Nouvelle-Écosse, avant d’être transférés à Québec.
«Terre-Neuve nous a prêté deux avions, mais là ils ont des incendies chez eux, alors malheureusement ils ont dû retourner à Terre-Neuve», a déclaré M. Legault.
Sur le terrain, environ 520 salariés formés sont déployés, en plus de 150 militaires. Avec les renforts à venir de l’étranger au cours des prochains jours, « nous espérons pouvoir porter cela à 1 200 personnes », a déclaré M. Legault.
Il faut agir, disent les partis d’opposition
Lors des points de presse des partis d’opposition, mercredi matin, le chef parlementaire de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a invité le gouvernement à « redoubler les bouchées » en matière d’adaptation aux changements climatiques.
« Le printemps 2023 doit être un tournant », a-t-il déclaré.
À son tour, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a exigé un «engagement solennel» du premier ministre afin que les élus puissent débattre, prochainement, des solutions à mettre de l’avant.
Considérant le « lien de causalité direct » entre l’impact des incendies de forêt et les changements climatiques, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, estime qu’il faudra « mettre à jour tous les plans gouvernementaux » en conséquence.
journaldemontreal