Fin des mesures anti-Covid 19 en France malgré une « triple épidémie » en cours

Alors que la triple épidémie de grippe, bronchiolite et Covid-19 n’est pas encore terminée, les principales mesures sanitaires de lutte contre le Covid-19 ont été levées ce mercredi en France.

La France n’en a pas encore fini avec la « triple épidémie » qui a mis son système de santé sous pression, alors que les principales mesures sanitaires de lutte contre le Covid-19 prennent fin mercredi 1euh février, ce qui inquiète certains experts.

Après quatre semaines consécutives de baisse, l’épidémie de grippe a recommencé à augmenter la semaine dernière. Au total, dix régions sur treize sont encore en épidémie, mais les indicateurs restent « à un faible niveau d’intensité dans les villes et les hôpitaux », a indiqué mercredi Santé publique France.

La semaine dernière, le taux de positivité à la grippe était en forte hausse (+13 points) dans la ville, avec « une augmentation de la part des virus de type B/Victoria, devenus majoritaires », souligne l’agence sanitaire.

« Pourtant, ce virus peut tout à fait réinfecter des personnes qui ont déjà eu la grippe de type A », explique à l’AFP Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.

L’épidémie de grippe saisonnière a débuté tôt cette saison et s’est ajoutée à une épidémie de bronchiolite particulièrement intense chez les bébés, ainsi qu’à une vague de Covid 19.

La semaine dernière, les bronchiolites, qui régressaient depuis fin décembre, ont continué de reculer sur la majeure partie du territoire. Sur le front du Covid 19, la baisse semble également se confirmer. La semaine dernière, tous les indicateurs étaient en baisse dans toutes les régions.

Un système de santé délabré

« Stupéfait » de l’absence de reprise épidémique en janvier, Benjamin Davido explique cette bonne nouvelle par le fait que la population, qui a subi une huitième et une neuvième vague coup sur coup, est globalement bien immunisée. « La question est maintenant de savoir si cette immunité tiendra le coup face à l’éventuelle arrivée de nouvelles variantes », précise-t-il.

« Actuellement, la situation est particulièrement favorable après une période très difficile fin décembre, qui a été le mois de tous les dangers », commente auprès de l’AFP l’épidémiologiste Mahmoud Zureik.

« On peut penser que la bronchiolite est bel et bien derrière nous ; en revanche, il est déjà arrivé par le passé que la grippe connaisse un rebond après un déclin », prévient-il. Quant au Covid-19, « il a toujours réussi à nous surprendre ».

Quoi qu’il en soit, le système de santé reste meurtri. Après des mois de pandémie et cette triple épidémie, « il endure des difficultés qui semblent de plus en plus difficiles à supporter », estime le professeur Zureik, tablant sur une poursuite inexorable de la « dégradation de la qualité des soins ».

Et, le bilan humain de cette triple épidémie n’est pas encore connu.

Fin de l’isolement systématique

Pour l’avenir, les médecins s’inquiètent d’un assouplissement des principales mesures. A partir de mercredi, l’isolement systématique des cas positifs et la réalisation d’un test après deux jours pour leurs contacts, tombés en désuétude sur fond de chute des cas, ne seront plus exigés.

Le suivi des cas contacts, via le service « Covid contact » géré par l’Assurance maladie, cessera également.

Désormais, les autorités se contentent de recommander vivement aux personnes testées positives au Covid-19 et aux personnes exposées au virus, de respecter les gestes barrières, de se faire dépister et d’éviter tout contact avec les personnes fragiles.

« C’est encore léger de ne pas imposer le port du masque à une personne positive », regrette le professeur Mahmoud Zureik. « Ce serait aussi le bon moment pour mener des politiques de fond sur la ventilation, l’aération, la vaccination et les gestes barrières dans les lieux clos et malheureusement ce n’est pas le cas ».

Le recul épidémique, qui risque de ne pas durer, est une opportunité pour empêcher l’arrivée de futurs virus, estime également Benjamin Davido.

« Le meilleur moment pour organiser des campagnes de vaccination, c’est pendant une accalmie », souligne l’infectiologue. « Il faudrait profiter de l’avance que l’on semble avoir en janvier sur le virus Covid pour insister sur l’opportunité d’un rappel avec un vaccin à jour ».

Il y a dix jours, les autorités sanitaires ont annoncé une prolongation, jusqu’au 28 février, de la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière. En plus de cette vaccination, la campagne de rappel contre le Covid-19 reste ouverte à tous.

Avec l’AFP

France 24

Toutes les actualités du site n'expriment pas le point de vue du site, mais nous transmettons cette actualité automatiquement et la traduisons grâce à une technologie programmatique sur le site et non à partir d'un éditeur humain.