Fin du livre de caisse, « c’est une perte » pour certains clients
Après 120 ans d’existence, le livret de caisse Desjardins disparaît aujourd’hui, un « deuil » pour certains clients plus âgés rencontrés par Le journal.
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« Nous avons préféré le livret, c’est sûr ! » raconte Denise, 78 ans et cliente de Desjardins depuis toujours. « A nos âges, il faut toujours s’habituer à toutes sortes d’affaires », déplore-t-elle.
Son mari, Jean-Pierre, 82 ans, qui a travaillé pour l’institution financière lorsqu’il était plus jeune, aura du mal à gérer le relevé de compte qui sera envoyé automatiquement par courrier aux clients qui utilisaient encore le fameux livret.
« Avec le livret, nous avions immédiatement le reçu de nos transactions plutôt que d’attendre la fin du mois », déplore-t-il.
Selon Desjardins, 270 000 personnes utilisaient encore le livret dont la disparition a été officiellement annoncée en mai dernier.
Les livrets sont utilisés depuis la création du réseau des caisses Desjardins.
photo fournie par Desjardins
Certains clients qui n’utilisaient plus le livret estiment encore que l’institution financière aurait dû le conserver pour les clients plus âgés.
«Il y a des gens qui n’iront jamais en ligne pour effectuer leurs transactions», raconte Lucette, rencontrée à Place Fleur de Lys, à Québec.
« C’est une entreprise milliardaire, qu’est-ce que cela lui aurait coûté de lui accorder un délai plus long ? » » demande Danielle, cliente de Desjardins depuis de nombreuses années, à côté d’elle.
« Un manque de respect » pour les aînés
En entrevue à TVA Nouvelles dimanche matin, le président de l’Association québécoise de défense des droits des retraités (AQDR), Pierre Lynch, a qualifié sans détour ce retrait du livret de « fin du monde » pour certains clients.
« Ces gens n’utilisent pas de moyens électroniques, ils n’ont pas été élevés dans cette culture. (Le livret) est donc devenu un moyen de s’assurer que tout ce qu’ils avaient acquis leur restait et de le visualiser », explique M. Lynch.
Le président de l’AQDR estime que le livret faisait partie de la « mission sociale » de la coopérative Desjardins.
« Malheureusement, ils en ont décidé autrement et c’est vraiment un manque de respect pour cette génération qui a été une clientèle fidèle », déplore-t-il.
«Je garderai mon livret en souvenir, mais j’ai fait mon deuil», la philosophe Jocelyne, 76 ans, qui dit n’être «pas d’accord» avec la décision de Desjardins, mais qui laissera s’accommoder.
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