« AA – » pour Fitch et « Aa2 » pour Moody’s. La notation de la dette souveraine française, Ă©mise vendredi soir par deux des plus grandes agences amĂ©ricaines, est restĂ©e la mĂŞme que l’an dernier. Les perspectives restent « stables » selon les agences.
Le « AA – » de Fitch correspond Ă la quatrième meilleure note de son classement et celui de Moody’s « Aa2 » Ă la troisième. “Si c’Ă©tait une note sur 20, la France se situerait entre 17 et 18. Nous restons donc parmi les meilleurs Ă©lèves de la promotion”, commente Sylvain Bersinger du cabinet d’Ă©tudes Ă©conomiques Asterès. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a rĂ©agi dans la soirĂ©e, affirmant vouloir « redoubler de dĂ©termination pour assainir les finances publiques et atteindre l’objectif d’ĂŞtre sous la barre des 3 % de dĂ©ficit en 2027 ».
« Les investisseurs privĂ©s ou publics n’ont pas besoin de Fitch et Moody’s pour Ă©valuer la dette française »
Le verdict des deux agences de notation amĂ©ricaines, bien qu’annoncĂ© depuis longtemps, n’a eu aucun effet sur le marchĂ© obligataire. « En rĂ©alitĂ©, les investisseurs privĂ©s ou publics n’ont pas besoin de Fitch et Moody’s pour Ă©valuer la dette française. Ils disposent de leurs propres agences de notation et d’analyse », poursuit Sylvain Bersinger.
Et malgrĂ© les rĂ©centes annonces du taux d’endettement (plus de 111% du PIB) pour 2023 et qui devrait s’aggraver cette annĂ©e, selon les propres dĂ©clarations de Bercy, les bons du TrĂ©sor assimilables (OAT) restent considĂ©rĂ©s comme « sĂ»rs et très liquides pour les investisseurs ». notamment les investisseurs institutionnels (banques et autres Etats) », indique l’Ă©conomiste.
Faites attention Ă la note Standard & Poor’s
Ces agences de notation n’auraient-elles finalement qu’une portĂ©e symbolique ? “Ils font leur travail, je fais le mien : redresser les comptes de la France”, a dĂ©clarĂ© mercredi le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
La plus scrutĂ©e des agences de notation amĂ©ricaines, Standard & Poor’s doit publier sa note sur la dette française le 31 mai. L’an dernier, elle lui avait attribuĂ© une perspective « nĂ©gative ». Mais cette fois elle pourrait donc dĂ©grader son Ă©valuation de la dette et si tel est le cas cette dernière deviendrait alors moins attractive sur les marchĂ©s. AjoutĂ© au fait que la prĂ©vision de croissance pour cette annĂ©e a Ă©tĂ© revue Ă la baisse pour s’Ă©tablir au minimum de 1%, les 3 000 milliards d’euros de dette publique française pourraient avoir plus de mal Ă trouver preneur.