En ouvrant le 26c’est Lors de la réunion de l’Association des petites communes de France (APVF), qui regroupe les communes de 2 500 à 25 000 habitants, jeudi 19 septembre, à Amboise (Indre-et-Loire), son président Christophe Bouillon a rappelé que la manifestation était initialement prévue en juin. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée le 9 juin, a changé la donne. « Nous avons reporté la réunion pour pouvoir accueillir les membres du nouveau gouvernement »a noté M. Bouillon, en disant : « Ils ne sont pas là. » La salle rit. Mais certains rirent amèrement.
Cela fait plus de deux mois que les ministres ont démissionné. Et les maires commencent à s’impatienter. « Sur les projets ultra-concrets, on est dans un abîme d’incertitudeconfie Daniel Cornalba, maire (non parti) de L’Etang-la-Ville (Yvelines)Nous avons un cap, nous avançons, mais en même temps, la situation actuelle a un réel impact sur l’équilibre des budgets et sur la connaissance de nos partenaires.”
Le jeune maire donne un exemple : la population de sa commune vient de bondir de 10% (à 5.500 habitants) avec la livraison d’une nouvelle résidence. « Je dois accueillir ces familles, il explique, “Je souhaite agrandir et réaménager l’école. Cela coûte 7 millions d’euros, c’est notre budget annuel.” Mais M. Cornalba a eu du mal à clôturer sa table ronde. « Tout le monde est dans l’incertitude, ça bloque les projets »il constate, s’interrogeant sur les aides publiques que pourrait recevoir sa ville ou ses partenaires potentiels, comme le département ou la région, eux-mêmes en attente.
L’un des enjeux est le fonds vert
Le même constat s’applique au maire (qui a quitté Les Républicains cette année) de Châteauroux (Indre), Gil Avérous. « En matière de logement, tout est à l’arrêt »regrette-t-il. Les acteurs de l’immobilier attendent de savoir si la fiscalité sera remise en cause. « La vente de terrains à bâtir est gelée parce que les banques veulent savoir quelle politique économique sera mise en œuvre, continue l’éluIl y a un besoin d’être rassuré, d’avoir de la clarté et un gouvernement au travail…
M. Avérous, qui est également président de l’association Villes de France (10.000 à 100.000 habitants), s’inquiète de la manière dont sera élaborée la loi de finances pour 2025, et des choix qui seront faits. « Il ne faut pas perdre une année si on rate le budget 2025 »il confie.
L’un des enjeux est le fonds vert. Dans les documents budgétaires préparatoires du gouvernement de Gabriel Attal, ce dispositif gouvernemental qui soutient les collectivités locales dans la transition écologique, devait être réduit de 2,5 milliards d’euros en 2024 à 1 milliard en 2025. « Ce n’est pas seulement la calotte glaciaire qui fond. Il y a aussi le fonds vert. Ce n’est pas grave. »“Nous sommes très inquiets des décisions budgétaires qui seront prises à ce sujet”, a déploré Christophe Bouillon à Amboise. Gil Avérous ne cache pas son inquiétude quant aux décisions budgétaires qui seront finalement prises à ce sujet. « Le fonds vert est le déclencheur de nombreux projets, il se souvient. Il faut défendre notre position et expliquer pourquoi elle est vertueuse. Mais nous n’avons personne à qui parler ! On nous interroge sur les finances locales, mais il n’y a personne à qui rendre des comptes…
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