France-Canada, un nul… à tous les niveaux

Envoyé spécial à Bordeaux

L’histoire retiendra que dans une soirée historique sur le plan politique, avec la dissolution de l’Assemblée nationale, l’équipe de France a brillé par sa discrétion et sa propension à ne pas faire de vague face au Canada (0-0). Pire, cela a provoqué l’ennui et la déception d’un public bordelais bruyant, venu nombreux et qui aurait aimé s’enthousiasmer après une saison d’épurations avec les Girondins. Manqué. Les Bleus de Didier Deschamps, sans Kylian Mbappé préservé et entré en fin de match, avaient les jambes trop lourdes et l’esprit déjà tourné vers l’Euro pour conclure une soirée que tout le monde aura déjà oublié lundi matin.

Hormis William Saliba, titulaire et surprise de la soirée, aucun joueur n’aura marqué de points. Avant de partir en Allemagne, les internationaux bénéficient désormais de deux jours de repos en famille pour se vider la tête et retrouver un peu de fraîcheur. Ce ne sera pas de trop au vu du non-spectacle observé en Gironde. Que retenir au final ? Pas beaucoup. Avec des Bleus bien trop neutres et apathiques pour déstabiliser le 47^e nation au classement FIFA, même si le début du match pourrait laisser présager autre chose. Comme face au Luxembourg mercredi à Metz, ils ont néanmoins tenté de conclure le match sur une frappe de Kanté (9^e), une transversale de Thuram (10^e) ou encore une tentative de Griezmann (19^e). Quelques occasions certes, mais une fois passé ce premier quart d’heure… rien.

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Pauvres Bleus, sans idées et avec un jeu bien trop prévisible

Avec une équipe de France prévisible, sans changement de rythme ni de percussion, hormis quelques percées d’Ousmane Dembélé sur son côté droit. Sans Kylian Mbappé, ménagé en raison d’une douleur au genou, le jeu des Bleus a clairement manqué de folie et de vitesse, à l’image du trio Thuram-Giroud-Griezmann inexistant ou encore d’un duo Camavinga-Kanté incapable de casser les lignes ou d’accélérer le jeu. Profondément ennuyeux.

Sans Mbappé, rien ne s’est passé

La suite n’est pas forcément plus encourageante, avec Mike Maignan sauvé par sa barre transversale sur une frappe vicieuse de Millar (49e).^e) et vice-champions du monde bien trop amorphes pour changer le cours d’une rencontre décevante. Le public bruyant du Matmut Atlantique a cru à un élan avec une double occasion d’Olivier Giroud (56e^e61^e), capitaine d’un soir pour sa dernière avec le maillot bleu sur le sol français… En vain.

Est-ce la lourde charge de travail effectuée ces dix derniers jours à Clairefontaine ? La perspective d’un Euro imminent avec le match contre l’Autriche le 17 juin et une gestion légitime ? Reste que le jeu proposé dimanche soir aura clairement manqué de tout : changement de rythme, dépassements, percussions et zonage de la part des joueurs offensifs. Même les entrées en jeu de Barcola, Mbappé ou encore Coman en seconde période n’ont pas beaucoup changé. Signes d’une mauvaise soirée partout. Une certitude pour les Bleus : dans une semaine contre les Autrichiens, il va falloir en faire beaucoup plus. À tous les niveaux. Dans tous les domaines de jeu. Les choses sérieuses arrivent vite. L’équipe de France a été prévenue.