A A 85 ans, Francis Ford Coppola semble avoir retrouvé l’énergie d’un trentenaire flamboyant. A l’occasion de la sortie en salles le 25 septembre de son colossal et hyperbolique Mégalopoleson premier long métrage depuis Twixt En 2011, le maestro a rencontré Le point pour une longue interview en deux parties. Après une première interview à distance cet été, nous avons retrouvé Coppola au Festival du Cinéma Américain de Deauville, où le cinéaste de Parrain et deApocalypse Now nous a fait quelques confidences supplémentaires, face caméra.
L’un d’eux concerne son projet d’adaptation (très) libre de Les aperçus de la lune :un roman publié en 1922 par Edith Wharton, auteur de Le temps de l’innocenceun best-seller que Martin Scorsese avait magnifiquement porté au cinéma en 1993. Les aperçus de la lunepublié en France en 2000 sous le titre La splendeur de Lansingun couple de jeunes mariés venus des États-Unis voit leur union mise à l’épreuve lors de leur lune de miel en Italie, en pleine immersion dans la jet-set européenne.
Hommage à Jacques Demy et Agnès Varda
Adapté pour la première fois au cinéma à l’époque du muet, dans un film aujourd’hui perdu d’Allan Dwan en 1923 (avec Bebe Daniels en tête d’affiche), sorti en France sous le titre Un nuage est passéce roman épique ne pouvait qu’inspirer Coppola, grand conteur d’amours passionnées contrariées, Les gens de la pluie a Dracula en passant James rouillé et bien sûr Préféré. Nous ne savons pas grand-chose d’autre de cette aventure en cours d’écriture, nourrie par le vaillant François en parallèle d’un autre désir, confié à nos confrères de Cahiers de cinéma :la réalisation d’un long métrage expérimental, Une vision lointainequ’il réaliserait en « cinéma live » – son vieux rêve de fusion entre le 7et art et théâtre, y compris Mégalopole nous offre également un aperçu d’une scène.
Les aperçus de la lunes’il parvient à le monter, ce sera en tout cas, selon Coppola, “un hommage aux cinémas de Jacques Demy et d’Agnès Varda”, un film musical fougueux, joyeux et pour l’occasion duquel il aimerait poser ses caméras, entre autres destinations européennes, au cœur de Paris, sur la scène de notre Crazy Horse national. Dans la vidéo que nous vous dévoilons aujourd’hui, le réalisateur confie sa fascination autant pour les performances des danseurs que pour l’utilisation innovante des nappes de lumière projetées sur leur corps pendant les numéros. Ce beau dessein deviendra-t-il réalité ? Rien que pour cette séduisante projection dans le futur, espérons que Mégalopole attire suffisamment de foules des deux côtés de l’Atlantique et redonne à Coppola une partie de son ancien pouvoir à Hollywood !
Notre rencontre avec Francis Ford Coppola est à lire dans Le point disponible en kiosque ce jeudi 19 septembre. Dans ce long entretien à cœur ouvert, le cinéaste revient également sur le message sociopolitique de Mégalopolesur ses craintes pour la démocratie américaine, sur sa fascination pour la Rome antique, sur sa foi inébranlable dans le génie humain, sur les accusations d’agression sexuelle qui lui ont été adressées dans la presse anglo-saxonne et enfin sur la disparition de sa femme, Eleanor Coppola, quelques jours seulement avant la projection du film. Mégalopole à Cannes.
Mégalopolede Francis Ford Coppola. Sortie en salles le 25 septembre.