jeIl ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’adresse à son ancien ministre. François Hollande, président de la République entre 2012 et 2017, critique vertement Emmanuel Macron et ses difficultés à nommer un Premier ministre, deux mois après le résultat des législatives.
“Il faut que cette valse cesse. Elle n’a aucun intérêt”, a observé François Hollande, mercredi 4 septembre, sur le plateau de Tous les jours, Alors que l’actuel locataire de l’Élysée reçoit depuis plusieurs semaines les dirigeants politiques du pays en quête d’un successeur à Gabriel Attal. “Il faudrait dire pour chaque nom à quoi correspond une politique”, déplore celui qui a été réélu député de la Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire, faisant ainsi son retour dans l’hémicycle.
Il faut que cette valse cesse, elle n’a aucun intérêt. Je demande à Emmanuel Macron de nommer une personne et de laisser l’Assemblée nationale décider ! pic.twitter.com/0Qyfq1z58d
– François Hollande (@fhollande) 4 septembre 2024
“Qu’il en nomme une ou une, mais qu’il la nomme et qu’il la nomme et après l’Assemblée choisira. Ce tour de table, parce que c’est un tour de table, cette espèce de valse, doit cesser dans l’intérêt même, je pense, du président de la République”, a-t-il ajouté.
Erreur de méthode et de fond
Concrètement, François Hollande reproche deux choses à son ancien ministre de l’Economie. D’abord, selon lui, “Emmanuel Macron pense qu’il va régler lui-même le problème de la gouvernabilité”. “Une erreur méthodologique”, selon le socialiste. “Là, je crois qu’il fait une erreur car c’est à l’Assemblée nationale de décider”, estime-t-il. “Son rôle est de donner un nom et ensuite c’est à l’Assemblée nationale de savoir si ce nom est adapté avec le programme qui va avec”, explique-t-il.
Ensuite, « et c’est là le problème fondamental », « je pense qu’Emmanuel Macron ne veut pas changer de politique ». « Il cherche une personne qui pourrait effectivement être incensurable mais qui aurait la même politique que la sienne », poursuit l’ancien premier secrétaire du PS de 1997 à 2008. Or, selon lui, Emmanuel Macron n’est « plus en mesure d’avoir toute la palette de compétences et d’attributs qui étaient les siens jusqu’à la dissolution ». « Il doit donc comprendre qu’il y a nécessité de déléguer son pouvoir au Premier ministre », clame le nouveau député NFP.
Aux yeux de celui qui a également dirigé la ville de Tulle pendant sept ans, il y a urgence à débloquer la situation. Au risque que les Français se demandent « A quoi sert un gouvernement ? » ; « A quoi sert un Premier ministre ? » énumère-t-il. Et de conclure : « Nous sommes la France, le monde nous regarde. Il arrive un moment où il faut décider. Parfois, mieux vaut mal décider que ne pas décider du tout. »