Tuun livre en guise d’adieu. Des itinéraires ? Toute ma France, pas la moitié !François Ruffin revient sur les causes de sa rupture avec La France insoumise (LFI), dont il dénonce la propension à ne séduire que les habitants des quartiers populaires.
« On faisait une campagne de profilage racial. Dans les immeubles d’Amiens-Nord, quand je croisais un Noir ou un Arabe, j’arrachais la tête de Mélenchon en grosses lettres sur les tracts. C’était presque sûr de réussir, son nom servait de fourre-tout, d’étendard d’une dignité retrouvée. Mais dès qu’on croisait un Blanc, pas seulement dans les campagnes, même dans les quartiers, c’était une barrière », écrit le député réélu du 1D circonscription de la Somme dans son dernier ouvrage.
“Je le dis, oui, c’est une préoccupation”, a confirmé à BFMTV ce mercredi 11 septembre celui qui siège désormais au groupe Ecologiste et social, qui comptait parmi ses rangs les Insoumis “épurés” et les opposants à la ligne de Jean-Luc Mélenchon. “J’ai eu honte quand j’en suis venu à faire ça”. “Malheureusement, je me suis confié à mes camarades qui m’ont dit “mais, on fait la même chose”, a avoué le parlementaire. “En nous retrouvant à l’Assemblée nationale, l’histoire est venue de tous les députés, de deux campagnes différentes”.
Invoquant « l’honneur » de la gauche, François Ruffin estime qu’il est de son devoir de « parler à la classe ouvrière dans sa globalité, et non à moitié ».
Le silence après la mort de Thomas
Ce mercredi 11 septembre, François Ruffin revient à la Nouvelles observations sur « un désaccord électoral et moral qui s’est approfondi depuis 2022 ». « C’est assumé, théorisé, revendiqué », fustige le député picard. « Une fois encore ce week-end, Jean-Luc a expliqué à un manifestant : « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers. Oubliez tout le reste, nous perdons notre temps ».
Rappelant le silence assourdissant de La France insoumise (LFI) après le meurtre du jeune Thomas à Crépol en novembre 2023, François Ruffin déplore qu’il faille “choisir son camp, en fonction de l’origine des victimes ou des agresseurs”. “Je ne veux pas ça pour mon pays”, assène-t-il.