La possibilité d’une grève générale illimitée dans le secteur public semble se matérialiser. Des dizaines de syndicats devront se prononcer sur des mandats en ce sens cette semaine, jusqu’à la mi-octobre, alors qu’un sondage publié lundi par le Front commun montre qu’il a le soutien de la population.
Les quelque 420 000 membres du front commun, composé de quatre centrales syndicales, soit la CSN, la FTQ, la CSQ et l’APTS, pourraient alors voter en faveur d’une grève générale illimitée qui, si elle avait lieu, serait précédée de journées de grève isolées ou groupées.
Les journées de grève pourraient débuter fin octobre ou début novembre.
Les chances qu’un tel mandat soit adopté sont bonnes, estime le premier vice-président de la CSN, François Enault. « Les gens nous disent qu’ils sont prêts à passer à autre chose », explique-t-il, soulignant les moyens de pression déjà mis en place au printemps dernier.
« L’objectif n’est pas de recourir à la grève. L’objectif est de parvenir à une bonne convention collective pour les 420 000 membres du front commun», insiste-t-il, ajoutant qu’il ressent le soutien de la population.
Selon un sondage de la firme SOM rendu public lundi par le Front commun, pas moins de 87 % des Québécois estiment que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés pour demeurer compétitif sur le marché du travail.
L’enquête, menée du 26 au 31 juillet 2023 auprès de 1 089 répondants, estime que les trois quarts de la population estiment que l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur public aura un impact positif sur la qualité des services.
Une première en 40 ans
Si le mandat de grève générale illimitée était adopté par les adhérents, ce serait la première fois depuis près de 40 ans qu’un front commun de syndiqués du secteur public adopte un tel moyen de pression en vue de conclure les négociations de leur convention collective, affirme François Enault.
Les conventions collectives ont expiré le 31 mars. Les revendications syndicales ont été déposées à l’automne 2022 et Québec a présenté ses offres en décembre 2022.
Québec offre à tous les employés de l’État une augmentation de 9 % sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1 000 $ pour la première année du contrat de travail. Il souhaite également consacrer l’équivalent de 2,5% aux « priorités du gouvernement », ce qui signifie qu’il présente son offre comme l’équivalent de 13 % sur cinq ans.
Le front commun, de son côté, réclame 100 dollars par semaine, soit l’équivalent de l’indice des prix à la consommation plus 2 % pour la première année – selon la formule qui serait la plus avantageuse pour le travailleur –, puis l’IPC plus 3 % pour la seconde. année et IPC plus 4 % pour la troisième année.
Avec La Presse Canadienne
canada-lapresse