Gabriel Attal, Premier ministre porté disparu à la veille de la campagne des législatives

Le Premier ministre Gabriel Attal, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 28 mai 2024.

Un premier ministre aux abonnés absents. Gabriel Attal n’est plus réapparu en public depuis le 9 juin. Vu pour la dernière fois dans son bureau de vote d’une école de Vanves, dans les Hauts-de-Seine, dimanche en fin de matinée, le chef du gouvernement, jusqu’ici omniprésent sur la scène politique et dans les médias, on n’en a plus parlé depuis.

Les micros installés dans la cour de l’hôtel Matignon pour une déclaration dimanche soir ont été stockés sans avoir été utilisés. Le bureau du Premier ministre n’a dévoilé aucun détail sur son agenda pour la semaine. La boucle WhatsApp informant les journalistes des activités du locataire de Matignon est désormais silencieuse. Comme si toute vie s’était arrêtée rue de Varenne depuis l’annonce de la dissolution.

Le leader de la majorité a quelques raisons de reculer. Tenu à l’écart des discussions qui ont conduit le chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée nationale au soir de la défaite aux élections européennes, il n’a été informé de cette décision qu’à la dernière minute. Contrairement au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui était au courant. « Dissolution, le président de la République n’en parle pas »» a rassuré Gabriel Attal fin mai, alors qu’il tentait d’imaginer le lendemain des élections européennes.

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Le Premier ministre a donc été interloqué lorsqu’il a pris connaissance du projet d’Emmanuel Macron. « Ça a été un choc pour tout le monde, lui y compris », acquiesce un proche du chef de l’Etat. Craignant une victoire du Rassemblement national (RN), Gabriel Attal propose à Emmanuel Macron d’assumer la responsabilité de la défaite et de démissionner, comme l’a révélé BFM-TV lundi. « Je suis le fusible, je veux sauter ce soir »il argumente. « Vous ne démissionnez pas, j’ai besoin que vous meniez la bataille législative »Emmanuel Macron le retient.

Il trouve l’exercice « périlleux »

Avant 20 heures, Emmanuel Macron réunit les ténors de son camp (Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Stéphane Séjourné, Richard Ferrand ou encore le président des centristes de l’UDI, Hervé Marseille) et expose son idée. la table. tableau. Le Premier ministre, « pas très bien » selon un participant, se limite à confirmer qu’il mènera la campagne, en tant que leader de la majorité. Même s’il trouve de l’exercice « périlleux »a-t-il confié à un participant, en marge de la réunion.

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Dimanche soir à 22 heures, après la brève allocution télévisée du chef de l’Etat, il réunit ses ministres à l’Elysée. Cette fois, le chef du gouvernement ne lâche rien. Il n’est pas le seul dans le camp présidentiel à avoir des doutes sur la stratégie présidentielle. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, se dit convaincue « qu’il y avait une autre voie qui était celle d’une coalition, d’un pacte de gouvernement ».

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