Publié
Mise à jour
Durée de la vidéo : 9 minutes
VIDÉO. “Petit Pays” : Gaël Faye évoque l’adaptation de son livre en bande dessinée
Accompagné du dessinateur Sylvain Savoia et de la scénariste Marzena Sowa, l’écrivain Gaël Faye revient sur l’adaptation de son roman « Petit Pays » en bande dessinée.
(Brut.)
Accompagné du dessinateur Sylvain Savoia et de la scénariste Marzena Sowa, l’écrivain Gaël Faye revient sur l’adaptation de son roman « Petit Pays » en bande dessinée.
“Le terrain est miné quand on parle de l’Afrique. Nous avons tous des représentations très clichées et très misérables du continent africain. Des cabanes, des animaux sauvages, des guerres, etc. Il y a des représentations qui nous viennent de très loin et donc les discussions tournaient aussi autour de ça. Attention : comment représente-t-on les corps noirs ? Des scènes de guerre ? Comment mettre en scène une ville africaine ? Une famille ?» explique l’écrivain Gaël Faye, à propos de l’adaptation de son roman Petit pays dans les bandes dessinées. Il ajoute : “Pour moi, ce qui est important c’est de toujours rétablir la normalité des choses et des situations. C’est-à-dire que nous vivons à Bujumbura comme nous vivons à Paris ou à Varsovie. On a tous les mêmes humanités, les mêmes questions, on aime, on a peur, on a des familles, une mère, une sœur, un père et voilà, trouver quelque chose de banal. ».
“La question qui se pose est de rester dans votre univers, dans votre sensibilité”
« La question qui se pose est surtout de ne pas trahir la volonté de l’auteur du départ. Et de rester dans son univers, dans sa sensibilité” déclare Sylvain Savoia, dessinateur de bande dessinée. “Il a fallu adapter le texte de Gaël qui est très très riche, très important. Ce n’était pas facile au début de dire : voilà, je traverse ce chapitre, cette partie ne sert à rien… Cela m’a coûté cher. J’ai acheté un autre exemplaire du livre, qui est intact, l’autre est entièrement annoté, barré. (…) Le livre de Gaël est magnifique. On pourrait l’adapter tel quel en bande dessinée, mais ce serait une bande dessinée de mille pages. Je pense qu’il nous resterait encore 20 ans de dessin. Je pense que nous voulions éviter ça» raconte Marzena Sowa, scénariste de la bande dessinée.
“Je trouve que c’est fabuleux de pouvoir travailler à plusieurs comme ça, car à chaque fois, on s’enrichit du point de vue de l’autre. C’est une forme de créolisation. Il y a ma sensibilité. A un moment donné, il y a leur sensibilité et elle finit par se confondre d’une certaine manière, sans qu’on l’explique. Mais c’est ça qui est polyphonique. Je trouve que c’est ce qu’il y a de fort et de beau dans toutes les rencontres artistiques.» conclut Gaël Faye.