Gaz russe : l’Ukraine veut fermer les vannes, et c’est Moscou qui en souffrira le plus

La guerre qui fait rage en Ukraine érode soigneusement les liens qui unissaient encore la Russie et l’Occident. Il en existe pourtant un, fait de l’acier le plus dur, qui résiste encore aux mortiers et aux sanctions : le gazoduc ironiquement appelé fraternité (fraternité), qui traverse l’Ukraine.

Le territoire, de par sa position centrale entre la Russie et l’Europe, constitue ainsi un corridor majeur pour le gaz russe entrant en Europe. C’était du moins le cas jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Depuis, le robinet du gaz naturel (gaz sous forme gazeuse, par opposition au gaz naturel liquéfié) s’est tari : de 40 % en 2021, la part du gaz naturel russe arrivant en Europe est tombée à moins de 8 % à la fin de l’année. 2023, selon les chiffres de la Commission européenne.

Environ 7 à 8 % du gaz russe nous parvient sous forme liquéfiée (GNL).

Russie : sur la route du gaz, de la Caspienne à la mer Noire

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L’Europe se distancie du gaz russe

Reste qu’une grande partie du gaz naturel russe qui continue d’arriver en Europe passe par l’Ukraine en guerre, Kiev étant liée par un contrat de transport de cinq ans à Gazprom, le joyau gazier de Moscou.

Cette dernière s’achève toutefois dans quelques mois, le 31 décembre 2024, et l’Ukraine a indiqué sa volonté de ne pas la renouveler. De son côté, Vladimir Poutine continue de faire planer le spectre d’un scénario catastrophe pour les consommateurs de l’Union européenne privés de gaz russe.

En réalité, analyse The Insider, la rupture du contrat entre Gazprom et Kiev va surtout nuire au portefeuille de l’entreprise russe – et donc aux finances du Kremlin. Depuis deux ans, et dans le cadre du Repower EU adopté en 2022, l’Union européenne s’efforce de se démarquer du gaz naturel russe, et le projet est déjà bien avancé.

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Partiellement sevré par Moscou en 2022, le Vieux Continent s’est massivement tourné vers le GNL. En 2023, selon les chiffres du Conseil européen, les États-Unis étaient le principal fournisseur de l’UE (près de 50 % de ses importations totales de GNL). La Russie n’arrive qu’en 3ème position.

La diversification des approvisionnements en gaz rend l’Europe plus indépendante de la Russie. Et il convient également de noter que l’Union européenne a réduit sa consommation de gaz de 20 % depuis l’invasion, selon l’Institut d’économie de l’énergie et d’analyse financière (IEEFA).

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L’indépendance européenne se déroule dans le couloir ukrainien, selon The Insider. Le transit de gaz russe via l’Ukraine a ainsi considérablement diminué depuis le 24 février 2022 : en 2023, son volume ne représentait plus que 34 % de ce qu’il était en 2021.

Le contrat signé en 2019 engage Gazprom à livrer 65 milliards de mètres cubes de gaz aux clients européens via l’Ukraine en 2020 et au moins 40 milliards au cours de chacune des quatre années suivantes, mais seulement 15 milliards de mètres cubes ont été livrés en 2023.

La Russie cherche donc à réorienter ses exportations vers l’Asie, mais le calcul n’est pas bon, pas plus que pour le pétrole, constations-nous début mai. Ainsi, les sanctions américaines sur les projets gaziers russes, comme Arctic LNG 2, dissuadent les clients potentiels chinois et indiens d’acheter du GNL russe auprès d’entreprises sanctionnées.

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Dans ce contexte, la fermeture de fraternité en Ukraine pourrait s’avérer particulièrement douloureux pour Gazprom, qui a enregistré une perte nette de 629 milliards de roubles (6,86 milliards de dollars) l’année dernière, contre un bénéfice net de 1,2 billion de roubles en 2022, rapportait Zonebourse début mai.

Sauver l’Europe de l’Est de la crise énergétique

Il n’en demeure pas moins que l’Union européenne ne sortira pas totalement indemne de la fin du contrat de transport de gaz entre Kiev et Moscou. Si l’Europe occidentale s’est tournée vers le GNL, les pays de l’Est continuent de recevoir du gaz russe via fraternité. Pour eux, la facture pourrait être salée. Selon Euractiv, les principaux consommateurs de gaz naturel russe livré en Europe via cette voie sont l’Autriche (6 milliards de mètres cubes), la Slovaquie (6,5 milliards de mètres cubes) et la Hongrie (1 milliard de mètres cubes).

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L’Autriche, notamment, est liée à la Russie par un contrat de fourniture qui court jusqu’en 2040 : le pays a été contraint d’admettre en février que le gaz russe représentait 98 % de son approvisionnement total… deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine.

Pour sauver ses membres de l’Est de la crise énergétique, l’Union européenne travaille actuellement sur un plan visant à laisser ouvert le corridor ukrainien, a révélé lundi Bloomberg. Selon des sources anonymes proches du dossier, une des options évoquées consisterait à acheter du gaz azerbaïdjanais, ensuite injecté dans des gazoducs russes à destination de l’Europe. Un « bricolage » qui empêcherait l’Europe de perpétuer sa dépendance à l’égard de Moscou, tout en continuant à irriguer son énergie « mauvais élèves ». Mais le projet n’en est qu’à ses balbutiements et l’échéance ukrainienne approche à grands pas.