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Giorgia Meloni et Elon Musk, derrière la romance, des intérêts communs


GIorgia Meloni ne reviendra pas les mains vides de New York. Avant son passage à la tribune du 79et Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre italien était sur scène au Ziegfeld Theatre de Broadway pour recevoir le Global Citizen Award de l’Atlantic Council. L’occasion pour le think tank libéral américain de récompenser le “rôle révolutionnaire” de Meloni en tant que première femme à la tête d’un exécutif transalpin, mais aussi son soutien à l’UE et à l’OTAN, sans oublier la présidence du G7, organisé cette année dans le “Bel Paese”.

Si le nom de la lauréate a fait sourciller quelques personnes au sein de l’institution, le choix de la personnalité voulue par la Romaine pour remettre sa petite statuette de verre n’a pas non plus manqué de faire jaser, en Italie et au-delà. C’est en effet un Elon Musk en costume et nœud papillon qui s’est présenté au micro du Ziegfeld Theatre pour couvrir Giorgia Meloni d’un torrent de compliments.

Giorgia Meloni, « encore plus belle à l’intérieur qu’à l’extérieur »

Le patron aux multiples casquettes (de X à Tesla, en passant par SpaceX et Starlink)) Elle a d’abord salué son « travail incroyable en tant que Premier ministre, avec une croissance et un emploi records », puis a salué une « personne honnête, vraie, authentique, une qualité rare pour un homme politique ».

Avant de vanter, à la limite de la gaffe, « une personne encore plus belle à l’intérieur qu’à l’extérieur ». Au point même de contraindre Elon Musk à calmer les ardeurs des journalistes au lendemain de son discours new-yorkais. « J’étais là avec ma mère. Il n’y a aucune relation amoureuse avec le Premier ministre Meloni », a-t-il désamorcé sur son compte X.

Elon Musk, un « génie précieux »

Face à tant de flatteries, l’Italienne, de son côté, n’est pas restée en reste, remerciant chaleureusement Elon Musk, “un génie précieux pour l’époque dans laquelle nous vivons”. Rien de moins.

La flatterie était telle que, mercredi 25 septembre, Elon Musk s’est senti obligé de démentir sur X toute relation amoureuse avec l’Italienne.

Giorgia Meloni a pourtant dû justifier son choix auprès de journalistes à l’esprit décidément malhonnête qui y ont vu un soutien à peine déguisé au candidat Donald Trump, dont le milliardaire américano-sud-africain est récemment devenu un soutien et un financier affiché (voire un hypothétique membre de sa future équipe à la Maison Blanche). Rien de tout cela, écarte la quadragénaire romaine : le nom de Musk a été choisi « il y a des mois », promet-on. Et Meloni assure que, de toute façon, elle ne fait pas partie de « ces dirigeants qui pensent avoir le pouvoir de dire aux citoyens d’un pays étranger ce qu’ils doivent faire de leur propre avenir ». D’ici novembre, l’Italienne devrait en effet certainement éviter d’exprimer publiquement une quelconque préférence pour la course au Bureau ovale. Harris ou Trump, peu importe, assurent-ils : Rome n’entend pas bouleverser ses bonnes relations avec cet allié de premier ordre.

Proximité idéologique et intérêts économiques

Il est impossible, cependant, de ne pas avoir remarqué sa grande proximité avec l’homme le plus riche du monde. Entre la Romaine et le natif de Pretoria, la Wall Street Journal On parle même d’une “alliance transatlantique”. Une alliance déjà immortalisée dans une série de photos souriantes au Palazzo Chigi, après une heure et demie de discussions sur “la natalité et l’IA” avec la maîtresse de maison.

Musk reviendra dans la Ville éternelle quelques mois plus tard, en janvier, en tant qu’invité vedette de l’Atreju, la grand-messe annuelle des Frères d’Italie de Giorgia Meloni. Au pied du Castel Sant’Angelo, Elon Musk est alors revenu sur le thème de la bataille démographique, exhortant le pays à faire « plus d’Italiens », à se protéger du « virus woke » et à lutter contre l’immigration illégale. Bref, un récital parfait, tout juste au goût de l’égérie de la droite dure à Rome.

Et, si Elon Musk partage sans doute les inquiétudes exprimées par Meloni devant l’Atlantic Council sur le sort de la civilisation occidentale (un Occident qui “se déteste”, veut “effacer violemment les symboles de notre civilisation” et risque de “devenir un interlocuteur moins crédible”), sa très bonne entente avec le Premier ministre va bien au-delà d’une collusion idéologique.

Comme l’a annoncé Bloomberg, les deux hommes se retrouveront très prochainement pour discuter des « opportunités d’investissement dans les secteurs italiens de l’espace et de l’IA ». Le timing est bon, poursuit l’agence, le dirigeant de Giorgia Meloni travaillant sur un projet législatif visant à autoriser les entreprises spatiales étrangères à opérer dans le « Bel Paese ». Une manière d’attirer des investissements pour Rome et, pourquoi pas, de nouvelles opportunités de marché pour SpaceX et Starlink, le fournisseur d’accès Internet par satellite d’Elon Musk dont le déploiement a jusqu’à présent été freiné par l’entreprise transalpine Telecom Italia, selon l’homme d’affaires.

Faut-il donc s’attendre à des investissements de ce côté-ci des Alpes ? « On verra, cela dépend davantage de l’Italie », préfère temporiser Andrea Stroppa, interrogé par La République. Ce jeune informaticien, présenté comme « l’homme de Musk » dans la péninsule, estime que les entreprises du milliardaire « n’ont pas de grands intérêts en Italie ». « Nous sommes un pays qui ne s’est pas développé depuis des décennies », critique-t-il. Pas un mot non plus sur Tesla, dont le projet d’un site de production sur le sol italien fait depuis longtemps l’objet de discussions. Pour l’instant, on en est au stade du vœu pieux.

Mais, selon plusieurs observateurs et médias, dont EuronewsC’est à Bruxelles que les bonnes relations Musko-Meloniennes pourraient s’avérer profitables, où la Commission a pris en grippe l’entreprise X, accusée de violer la réglementation européenne sur les plateformes numériques. Face à une amende qui s’annonce déjà salée, Elon Musk pourrait espérer bénéficier de la médiation, voire du soutien, de la droite italienne et de sa bonne amie Giorgia Meloni pour apaiser la colère bruxelloise.


Anna

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