Greenpeace déploie une banderole géante visant Patrick Pouyanné – Libération

L’organisation écologiste a déployé ce vendredi 24 mai une immense banderole sur une façade du quartier d’affaires de La Défense pour cibler “le directeur de l’entreprise française la plus polluante qui gagne des milliards au détriment de la planète et des populations”.

C’est Greenpeace qui a lancé le mouvement pour chahuter TotalEnergies avant son assemblée générale annuelle. Sur la façade d’un centre commercial de La Défense, des militants ont affiché ce vendredi 24 mai au matin un avis de recherche géant. Sur l’affiche, un “Recherché” (« Wanted » en anglais) style Far West s’étale en lettres noires au-dessus du visage du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné. « La société civile recherche le dirigeant de l’entreprise française la plus polluante et qui gagne des milliards au détriment de la planète et des hommes »on peut y lire.

Les militants de Greenpeace, habitués aux actions musclées, ont placé la banderole sur le bâtiment en guise de rappel. « Si vous avez des informations, ne contactez surtout pas le gouvernement, il est son principal complice », continue le texte. Le ton est donné. Car ce vendredi 24 mai, la major pétrolière, quatrième mondiale et première entreprise française en termes de bénéfices, tient son assemblée générale, cette grand-messe annuelle désormais automatiquement perturbée par les militants pour le climat.

« Nous désignons le gouvernement comme complice car il n’a aucune volonté de les contraindre »

Le montant de la prime ? 20 milliards d’euros, pour rappeler les résultats financiers records du groupe en 2023, soit 20,5 milliards d’euros de bénéfice net. « Nous dénonçons la stratégie destructrice du climat de TotalEnergies, orientée vers les énergies fossiles pour engranger plus de profits, réagit à Libé Edina Ifticene, chargée de campagne énergies fossiles chez Greenpeace France. Cette affiche désigne le PDG car il incarne et assume cette stratégie et nous pointons du doigt le gouvernement comme complice car il n’a aucune volonté de les contraindre.

Cette année, pour la première fois depuis deux décennies, l’assemblée générale se déroule chez nous, dans la tour Coupole de 48 étages, dans le quartier d’affaires de Nanterre. Toute la journée, plus de 80 groupes environnementaux, anticapitalistes, féministes et de défense des droits humains ont prévu d’organiser des actions dans la capitale pour faire pression sur la multinationale. Car ce vendredi, les actionnaires de TotalEnergies doivent se prononcer sur la stratégie climatique du groupe – certains investisseurs appelant à une transition énergétique plus ambitieuse – et reconduire, ou non, le PDG.

« Investir dans les gens plutôt que dans le pétrole »

Dans le 15e arrondissement de Paris, une camionnette blanche se gare devant les locaux d’Amundi, premier actionnaire de TotalEnergies. Haut-parleurs et équipements ont été rapidement sortis par les militants qui, en quelques minutes, ont bloqué la route adjacente avec des cartons et installé des banderoles sur la place. Dans la tour, on aperçoit par la fenêtre les employés qui regardent l’installation, stupéfaits.

De l’autre côté du bâtiment, l’ambiance est à la fête. Les scientifiques en rébellion portent leurs blouses blanches habituelles, certains activistes arborent le logo et les slogans d’Extinction Rebellion « liquidation totale ». D’autres encore déploient des banderoles. Vous pouvez y lire « Investir dans les gens, pas dans le pétrole »comprendre « Investir dans les gens plutôt que dans le pétrole »ou « Investir dans la biodiversité, pas dans les pratiques néocolonialistes ». Des militants tentent de pénétrer dans la tour, applaudis par le reste du groupe. Ils sont rapidement accueillis par les agents de sécurité, lances à eau à la main. « Économisons l’eau », leur crie un militant. Peu gênés par les averses, les manifestants ont continué à se frayer un chemin sous les tambours. Bientôt, ils arrachent le tuyau des mains des agents de sécurité et l’enroulent autour de poteaux pour le rendre inutilisable.

« Le but était de mobiliser contre Total, mais les forces de l’ordre étaient bien trop lourdes à La Défense »explique Irénée Frérot, physicienne chercheuse au CNRS et membre de Scientifiques en Rébellion. “Ici, nous dénonçons ceux qui financent Total, car le consensus scientifique est très clair : il y a suffisamment de sites fossilifères existants pour dépasser les objectifs de l’accord de Paris (dont le plus ambitieux vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, ndlr). note).” Il ne faut plus ouvrir de gisements d’extraction d’énergie fossile, plaide le chercheur, alors que Total a annoncé qu’il augmenterait ses gisements de gaz de 40 % d’ici 2030. “On nous dit que le gaz est une énergie de transition, mais ce n’est pas vrai, c’est du greenwashing !”

Mise à jour à 11h48, ajout d’éléments de reporting.

Juliette

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