Dans la foulée de sa déclaration de politique générale ce mardi, le Premier ministre a longuement écouté les réponses des oppositions depuis la tribune de l’Assemblée. Avant de répondre à son tour.
De l’électricité dans l’air. Après avoir prononcé ce mardi, pendant une heure et demie, son discours de politique générale devant les députés, Michel Barnier est descendu de la tribune de l’Assemblée nationale. Puis il s’est à nouveau assis sur les bancs du gouvernement pour prendre le pouls des différentes forces politiques. Les chefs des groupes parlementaires se sont relayés au micro, comme le veut la tradition. Chacun d’eux a dévoilé la ligne qu’il comptait suivre à la lumière de la feuille de route tracée juste avant par le locataire de Matignon.
Alors que le Premier ministre a souligné dans sa déclaration les efforts qui devront être faits pour réduire le niveau “colossal” de la « dette financière » et du déficit – qui devrait dépasser les 6% du PIB en 2024 – son prédécesseur a cru bon d’alerter la représentation nationale sur les remèdes fiscaux prévus. « Pour réduire les déficits, la bonne méthode consiste à réduire les dépenses et certainement pas à augmenter les impôts. » a répondu Gabriel Attal. Le groupe Ensemble pour la République, qu’il préside, ne « ne soutiendra rien de ce qui peut être réalisé au détriment de la croissance ou du pouvoir d’achat ». Cette remarque, qui ressemble à un avertissement, n’échappe pas à Michel Barnier.
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Dans sa réponse aux leaders parlementaires, le premier ministre a décoché plusieurs flèches. Et a visé le député des Hauts-de-Seine. “M. Attal, je serai très attentif à vos propositions d’économies supplémentaires pour faire face au déficit que j’ai constaté à mon arrivée »» plaisanta-t-il en souriant. Avec la caméra braquée sur lui, Gabriel Attal a du mal à cacher son agacement. Mais voilà, les députés du Nouveau Front populaire (NFP) éclatent de rire. Avec aisance, le Savoyard se tourne vers sa gauche : « Vous devez tous les deux vous habituer à ce que je dise ce que je pense. Et je vous le dirai aussi.
Ce n’est pas la première fois que les deux hommes expriment aussi clairement leurs différences. Après une passation de pouvoir baroque, marquée par des piques réciproques, le macroniste avait fait savoir qu’il était exigeant envers son successeur. « garanties » pour éviter d’hypothétiques revers en matière d’avortement, de mariage pour tous ou de droits LGBT.
Depuis son arrivée rue de Varenne, Michel Barnier écarte un tel changement. Et plutôt préparé les esprits à un budget 2025 compliqué, compte tenu de la dégradation des comptes publics. Le week-end dernier, il a déclaré dans un entretien à la presse régionale que la situation était « beaucoup plus dégradé que ce qui a été dit ». Une charge contre le bilan de Gabriel Attal, en charge des finances de l’État entre 2022 et 2023 et à Matignon les huit premiers mois de 2024.
Dans son discours de politique générale, Michel Barnier a également fixé son objectif : réduire le déficit public à 5% en 2027 et 3% en 2029. Outre les mesures d’économies, il a demandé un effort de la part du « des grandes et très grandes entreprises qui font des profits importants » ainsi qu’à « Les Français les plus chanceux » via un « contribution exceptionnelle ». Des hausses d’impôts sur lesquelles l’ancienne majorité devra clarifier sa position lors de la présentation du prochain projet de loi de finances.
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