Par
Matthieu Girard
Publié le
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Ils en ont assez d’être ignorés, ostracisés et caricaturés. Ce samedi 11 mai 2024, un peu plus de 200 défenseurs de la cause palestinienne manifesté pour la 31e fois dans le centre-ville de Caen (Calvados). Nous sommes allés à leur rencontre.
“Je n’ai plus de mots”
Jacqueline, retraitée de l’Éducation nationale, était venue de l’Orne. Membre de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Calvados, elle n’est pas résignée, loin de là. « J’y suis allé sept fois, donc je connais très bien la situation des Palestiniens. Je n’ai plus de mots pour décrire ce qu’ils vivent. »
Aujourd’hui, elle regrette que la cause qu’elle défend soit si mal comprise. Elle se sent même « insultée ».
Nous assimilons l’antisionisme à l’antisémitisme, y compris aux plus hauts niveaux de l’État, alors que cela n’a rien à voir. Je suis moi-même membre de l’Union juive française pour la paix, dont les membres sont tout à fait d’accord avec nous.
Plaidoyer pour le droit international
Présidente des Femmes en noir de Caen, association pour la paix créée par Israéliens et Palestiniens, Alice Roux est quant à elle militante. pour une « coexistence pacifique ». « Nous demandons simplement l’application du droit international, pour qu’ils ne meurent plus à Gaza. CONTREc’est aussi une façon de se défendre, car si on n’applique pas la loi à un endroit, cela risque de se reproduire ailleurs. »
Retraitée du secteur de la santé et membre du même collectif depuis plus de 20 ans, Odile ajoute solennellement :
Nous n’avons pas le droit de laisser un peuple mourir. Nous manifesterons tant qu’il n’y aura pas de paix en Palestine.
«Je viens chaque semaine»
Nous rencontrons également Pierre, 26 ans, un autre habitué des rassemblements du samedi. « Je viens chaque semaine depuis octobre. » Membre de l’Union Communiste Libertaire, il regrette qu’il n’y ait pas “plus nombreux à se mobiliser à Caen”. De son côté, il lui est impossible de rester chez lui à ne rien faire « après toutes les images de massacres et d’attentats » qu’il a vues.
Un peu plus loin, un autre homme se dirige vers nous. Il s’agit de Bruno Vidal, un élu de Blainville-sur-Orne. Loin de défendre l’attentat du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, il estime que « rien ne justifie de cibler la population civile » de Gaza. Ce lundi 13 mai 2024, lors du conseil municipal, il prononcera donc « un discours en soutien au peuple palestinien » en compagnie d’autres membres de la majorité blainvilloise.
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