« Heroico », un film mexicain qui pose « les questions qui fâchent » sur la violence dans l’armée

Dès ses premières minutes dans l’école militaire qu’il intègre, Luis (Santiago Sandoval) est traité comme un rouage d’une machine plus que comme un humain. Qu’il s’agisse du questionnaire d’entrée administré par un officier hors champ ou de l’examen médical qui fait plus penser à une recherche collective approfondie qu’à un échange avec un médecin, l’Heroico Colegio Militar accueille les cadets à la dure. Sorti au Mexique en septembre 2023, Heroico “est une dénonciation basée sur une histoire solide, le film n’hésite pas à poser les questions qui fâchent”, résumé El Sol de Mexique.

Ces premières scènes ne sont rien comparées aux abus que subiront Luis et ses camarades, notamment sous le règne de l’instructeur Sierra (Fernando Cuautle). Qui cautionne ou se livre à des actes de torture – certains uniquement dans le champ de la caméra – sous couvert de bizutage, choisissant des bêtes noires par-ci et des favoris par-là, comme Luis. Ce dernier est déchiré, car il s’est inscrit pour bénéficier d’une mutuelle couvrant le traitement de sa mère (Mónica del Carmen), diabétique.

« Les jeunes cadets parlent le nahuatl (langue aztèque) et sont d’origine modeste. De plus, Luis suit les traces de son père, un soldat qui l’a abandonné. Ce jeune ne cherche donc pas seulement une carrière, mais il a aussi des motivations différentes qui vont se heurter à la dure, très dure réalité. souligne le critique du quotidien mexicain.

Thriller sous pression

David Zonana, dont le deuxième long métrage (après Mano de Obra en 2019), excelle à explorer ce microcosme, conclut la revue, avec toutes ses tensions et toutes les thématiques qui le sous-tendent, de la violence aux sexualités masculines en passant par la corruption. “Héroïque explore la psychologie des personnages, ce qui n’est pas si courant dans le cinéma mexicain. Le spectateur découvre les cauchemars de Luis dans des scènes jouant sur l’ambiguïté entre rêves et flashbacks.

Par ailleurs, un contraste saisissant sert largement le propos du film : entre deux humiliations physiques ou psychologiques, le