Hezbollah, la menace d’un arsenal considérable

LLe Sud-Liban sous les bombes. Après l’explosion des bipeurs et talkies-walkies des cadres du Hezbollah, Israël a ciblé, lundi 23 septembre, “plus de 1.600 cibles terroristes”, faisant près de 500 morts et 1.600 blessés, dont des femmes et des enfants, selon le ministère libanais de la Santé.

Il s’agit du bilan journalier le plus lourd depuis le conflit israélo-libanais de 2006. Des milliers de civils évacuent désormais le sud du pays du Cèdre face aux frappes israéliennes et au risque d’une “guerre totale”.

Benjamin Netanyahu a fait du retour des 80 000 civils israéliens, évacués du nord du pays depuis onze mois par les tirs de roquettes du Hezbollah, un objectif. L’armée israélienne continue donc de faire pression sur le « parti de Dieu » et sa branche armée. Car malgré les derniers coups portés, tous les analystes s’accordent à dire que la milice chiite est l’organisation militaire la plus puissante de la région, loin devant le Hamas à Gaza.

Entre 150 000 et 200 000 roquettes

Outre ses quelque 60 000 combattants entraînés, le Hezbollah tire sa puissance de nuisance de son arsenal considérable. L’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) de l’université de Tel-Aviv estime qu’il possède « entre 150 000 et 200 000 roquettes, mortiers et missiles, dont des centaines de missiles (…) de haute précision ». Depuis le 7 octobre, et en soutien au Hamas, le Hezbollah a tiré environ 8 500 roquettes, principalement sur le nord d’Israël, tuant 24 soldats et 26 civils.

Les milices chiites tirent régulièrement de petites salves de roquettes Grad d’une portée ne dépassant pas 40 km. Leur trajectoire, facilement prévisible, les rend plus faciles à intercepter par le Dôme de Fer israélien. Mais une attaque massive saturerait certainement les défenses de l’État hébreu et provoquerait beaucoup plus de dégâts et de victimes.

Missiles anti-navires

Le Hezbollah, qui dispose de bases de lancement disséminées dans le sud du Liban, pourrait saturer les systèmes de défense israéliens avec des milliers de roquettes iraniennes Shahed-136 et de drones kamikazes. Cela permettrait aux missiles balistiques de passer à travers et de frapper plus profondément le territoire israélien et des installations critiques. Israël devrait alors faire un choix entre les sites à protéger en premier.

Selon l’INSS, 75 000 de ces projectiles peuvent atteindre le nord d’Israël, 67 500 le port de Haïfa, 10 500 la ville de Hadera et 4 500 Tel-Aviv et plus au sud du pays. La capitale, par exemple, serait à portée du missile iranien Fateh-110 et de sa charge explosive de 500 kg, avec une précision de 10 m, selon l’agence de presse de la République islamique d’Iran.

En plus des roquettes Grad, Fajr 3 et des missiles balistiques, la milice chiite disposerait également de missiles antinavires. Une menace soulevée lorsque les États-Unis ont annoncé l’envoi du porte-avions USS Gerald R. Ford dans la région après l’attentat terroriste du 7 octobre.